La Maroc renforce progressivement son arsenal maritime. Après le patrouilleur Bir Anzaran en juin dernier, la Marine royale marocaine vient de réceptionner la frégate légère Tariq Ibn Zyad, construite aux Pays-Bas. Une unité combattante à laquelle viendront s'ajouter deux autres frégates légères, en attendant la livraison en 2013 du Mohammed VI, une frégate multi-missions (FREMM) dont la mise à flot aura lieu ce mercredi 14 septembre en France, pour une livraison en 2013. La course à l'armement au Maghreb est bien une réalité. Ambiance de fête hier, lundi 12 septembre, à Flessingue, la ville portuaire du Sud des Pays Bas, où la Marine royale marocaine réceptionnait le Tariq Ibn Zyad, sa toute nouvelle frégate SIGMA Class, construite par la compagnie néerlandaise DSNS (Damen Schelde Navan Shipbuilding). La cérémonie s'est déroulée en présence du contre-amiral Mohamed Laghmari, inspecteur de la marine royale. Ce nouveau navire, livré dans les délais sera suivi de deux autres frégates similaires, attendues courant 2012, en provenance toujours des chantiers du constructeur néerlandais. Ces navires de guerre capables d'affronter les conditions météorologiques les plus difficiles, peuvent aussi servir dans la défense contre des cibles terrestres, des avions ou d'autres navires. Ils peuvent être également utilisés pour contrer des attaques de sous marins, à l'instar des frégates multi-missions (FREMM) dont le Maroc prévoit de se doter dès 2013. Réception du Tariq Ibn Zyad à Flessingue (Pays Bas) Le Mohammed VI en 2013 La FREMM baptisée Mohammed VI en sera le navire le plus important de sa flotte. Commandé en 2008, sa mise à flot se fera demain, mercredi 14 septembre, sur le site de Lorient de la compagnie française DCNS et sa livraison est prévue pour le printemps 2013. Son coût est estimé à 470 millions d'euros, soit plus de 5 milliards de dirhams. Le montage financier nécessaire à l'acquisition de ce bijou s'était montré compliqué mais a pu être débloqué avec l'appui des institutions françaises. La marine française s'engage pour sa part à supporter le coût de la formation de l'équipage marocaine (estimé entre 30 et 50 millions d'euros) pour le bon fonctionnement du navire. Car la mise en service de cette FREMM d'une extrême complexité, requiert des efforts d'apprentissage des marins marocains, non encore initiés à sa technologie de pointe, comme la plupart de leurs homologues français à qui ce navire était précédemment destiné, sous le nom de La Normandie. Ce bâtiment de 6 000 tonnes et 142 m de long sera équipé du radar multi-fonctions à grande distance du système de combat SETIS, de la propulsion BEST (Boosted Electrical System Technology) et bien d'autres technologies de dernière génération. La frégate sera armée de missiles surface - air MBDA Aster 15 lancés depuis 2 systèmes de lancement verticaux, de missiles surface-surface, de torpilles Eurotorp MU 90 et du système Sagem NGDS (New Generation Dagaie System) de lancement de leurres. Une force navale en devenir ? Si le Maroc est en train de mettre à niveau sa flotte de frégate, des rumeurs en début d'année faisaient état d'une nouvelle commande pour une FREMM à la France. Ainsi avec les trois nouvelles frégates légères SIGMA Class, l'imposante frégate multimissions Mohammed VI, et la remise à niveau des anciennes frégates, le Maroc veut se redonner du poids dans la zone du détroit de Girbaltar et plus largement en Mediterannée occidentale. C'est ainsi qu'en plus des frégates, trois patrouilleurs à l'image du Bir Azaran, livré le 23 juin 2011, sont en cours de construction à Lorient. Toute cette flotte devrait trouver sa place dans la nouvelle base navale à usage strcitement militaire en cours de construction à Ksar Sghir, à proximité du port de Tanger Med. Ainsi, à partir du Nord du Maroc, la Marine royale marocaine devrait pouvoir mener à bien ses missions de surveillance de cette zone pour la lutte contre l'immigration clandestine et le trafic de drogue. Maghreb : La course à l'armement Mais cette montée en puissance de la force navale marocaine n'est pas sans inquiéter ses voisins. Si certains médias espagnols avaient exprimé des craintes face à la récente boulimie de la marine marocaine, c'est surtout l'Algérie qui semble ne pas voir d'un bon oeil la remise à niveau du Maroc en terme d'armement. Car au delà de la force navale, le Maroc vient aussi de réceptionner les premiers exemplaires des 24 avions de chasse F16 commandés auprès des Etats-Unis. Les voisins maghrébins se livrent une course à l'armement pour impressioner et/ou ne pas être distancés. Ainsi, avant les F16, l'armée de l'air algérienne avait pris livraison de 28 Soukhoï Su-30 (avion de chasse russe) et devrait réceptionner 16 autres exemplaires. De même, au niveau de la force navale, en plus des deux sous-marins russes Kilo, l'Algérie aurait prassé commande de plusieurs frégates à l'Italie, ainsi que des patrouilleurs. Peu importe qui a commencé cette escalade à l'armement, force est de constater qu'aujourd'hui toute nouvelle acquisition du voisin sert à justifier de nouvelles commandes. Des milliards qui font évidemment la joie des pays marchands d'armes, et qui ne seront pas utilisés pour l'investissement dans les infrastructures et les aides sociales.