Après que les forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est de la Libye, aient annoncé samedi qu'elles respecteraient le cessez-le-feu lancé par la Russie et la Turquie, voilà que le Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU et basé à Tripoli s'aligne aussi sur l'appel lancé mercredi par Ankara et Moscou. Cette trêve acceptée des deux côtés en Libye (ANL et GNA) débutera dès ce dimanche minuit, heure locale, conformément au contenu de l'appel des deux gendarmes qui se veulent être de service, la Russie et la Turquie. Toutefois le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, fait valoir le « droit légitime » de ses forces de « riposter à toute attaque ou agression qui pourrait provenir de l'autre camp ». Quant au maréchal Khalifa Haftar il a prévenu que la riposte serait « sévère en cas de violation de la trêve par le camp adverse ». C'est un ouf de soulagement dans ce pays plongé dans le chaos depuis 2011 (chute de Mouammar Kadhafi), déchiré par la guerre et qui préoccupe la communauté internationales et principalement les pays limitrophes. A ce titre on a assisté à un ballet diplomatique tout au long de la semaine passée. Jeudi, le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio, s'est rendu en Algérie. Quant au ministre des Affaires étrangères français Le Drian, il était en visite dans le même temps en Tunisie. Le Caire a également multiplié les rencontres diplomatiques sur le dossier libyen. Avec la France, Chypre et la Grèce, L'Egypte a estimé « nul et non avenu » l'accord de délimitation maritime signé en décembre entre Ankara et Tripoli, qui assouvit largement les convoitises gazières et pétrolières de la Turquie en Méditerranée orientale. A titre de rappel, les ministres des affaires étrangères de l'UE s'étaient réunis à Bruxelles, vendredi 10 janvier, afin de désamorcer la tension provoquée par le déploiement militaire turque en Libye en soutien du gouvernement Sarraj et trouver un terrain d'entente. Lors du week-end la chancelière allemande Angela Merkel et le président russe Vladimir Poutine s'étaient rencontrés pour essayer de mettre un terme à la vive tension provoquée par l'initiative du président turc Recep Tayyip Erdogan. Berlin accueillera vers la fin du mois de janvier une conférence internationale au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement dans un format élargi avec les pays nord-africains . On y définira des paramètres de règlement de ce conflit qui n'a que trop duré et qui risque de s'embourber à l'image de ce qui se passe en Syrie, avant de mobiliser le Conseil de sécurité de l'ONU en cas de consensus.