Le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est libyen, a quitté Moscou sans signer l'accord de cessez-le-feu accepté par son rival, a annoncé la diplomatie russe mardi, un revers à l'approche d'une conférence internationale de paix à Berlin. Le chef du gouvernement reconnu par l'ONU (GNA), Fayez al-Sarraj, et Khalifa Haftar, dont les troupes s'opposent depuis plus de neuf mois aux portes de Tripoli, ne se sont pas rencontrés lundi lors de pourparlers à Moscou mais ont négocié un accord de cessez-le-feu via les ministres russes et turcs de la Défense et des Affaires étrangères. Si M. Sarraj a signé le texte, son rival est finalement reparti sans le faire, après avoir d'abord demandé un délai de réflexion jusqu'à mardi matin. Cette trêve, en vigueur depuis dimanche sur le terrain, devait être formalisée et c'est ce texte qui était en négociation lundi à Moscou. Le projet d'accord soutient l'initiative russo-turque de mettre en place « une cessation illimitée des hostilités » en Libye. Il prône « la normalisation de la vie quotidienne à Tripoli et les autres villes » et l'accès et la distribution « en toute sécurité » de l'aide humanitaire. Ankara soutient Sarraj et déploie même pour ce faire des militaires tandis que Moscou, malgré ses dénégations, est soupçonné d'appuyer Haftar avec des armes, de l'argent et des mercenaires Ces discussions, qui illustrent l'influence croissante de Moscou dans cet épineux dossier, sont le résultat d'un accord russo-turc annoncé le 8 janvier à Istanbul par Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan.