Samedi, les forces du maréchal Haftar, l'homme fort de l'est du pays, et ses rivaux du gouvernement d'accord national (GAN) s'étaient mis d'accord pour l'arrêt des hostilités. L'homme fort de l'est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, a accepté samedi 11 janvier l'appel à un cessez-le-feu, lancé par Moscou et Ankara, à l'issue de plusieurs mois de combats pour prendre le contrôle de la capitale Tripoli. Quelques heures après, ses rivaux du gouvernement d'accord national (GAN) ont annoncé qu'ils acceptaient la cessation des hostilités. Dimanche, les deux parties se sont mutuellement accusées de violer le cessez-le-feu. La veille, dans un communiqué, le chef du GAN, Fayez Al-Sarraj, avait souligné le «droit légitime» de ses forces de «riposter à toute attaque ou agression qui pourrait provenir de l'autre camp». De leur côté, les forces d'Haftar avaient aussi prévenu que la riposte serait «sévère en cas de violation de la trêve par le camp adverse». Le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, acteurs-clés du conflit, avaient demandé mercredi un cessez-le-feu à partir de dimanche minuit, tandis que le maréchal Haftar prévoyait initialement de poursuivre son offensive. Avant l'annonce du maréchal Haftar, Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel s'étaient rencontrés samedi à Moscou, en tant que médiateurs dans ce conflit en Libye, dont Berlin redoute qu'elle devienne une «seconde Syrie». «Je compte vraiment sur le fait que dans quelques heures, (…) comme nous l'avons demandé avec le président turc, [Recep Tayyip] Erdogan, les parties au conflit libyen cesseront le feu», avait déclaré Vladimir Poutine à l'issue de la rencontre. Ankara a déployé des militaires en janvier pour soutenir le gouvernement reconnu de Fayez Al-Sarraj, tandis que la Russie, malgré ses dénégations, est fortement soupçonnée de soutenir les troupes rivales du maréchal Haftar. «Il est important de mettre fin enfin à la confrontation armée», a insisté Vladimir Poutine. Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a jugé samedi que Moscou se devait de «convaincre» le chef militaire et homme fort de l'Est libyen. L'homme fort de la Russie a aussi une nouvelle fois rejeté les accusations de Tripoli, qui considère que Moscou soutient le maréchal Haftar avec des centaines de mercenaires, des armes et de l'argent. «S'il y a des citoyens russes là-bas, ils ne représentent pas les intérêts de l'Etat russe et ne reçoivent pas d'argent de l'Etat russe», a affirmé Vladimir Poutine. La Libye est plongée dans le chaos depuis le soulèvement de 2011 qui a conduit à la mort du Mouammar Kadhafi. Pour la Russie, les Occidentaux en sont responsables, l'OTAN ayant avec ses bombardements provoqué la chute du régime et le morcellement du pays.