Le ministre des Affaires Etrangères grec Nikos Dendias s'est rendu, dimanche 22 décembre à Benghazi, pour y rencontrer des responsables de l'autorité parallèle en Libye, ennemie du gouvernement libyen d'union (GNA) reconnu par la communauté internationale. La rencontre n'aura duré que le temps d'un bref échange avec le chef du gouvernement de l'autorité parallèle de Libye, Abdallah Al-Thini, et son ministre des Affaires étrangères, Abdulhadi Al-Houeij. Le chef de la diplomatie grecque aura aussitôt redécollé pour revenir dans son pays. Cette visite rapide à Benghazi, le fief du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, survient au moment où des tensions semblent animer les relations entre Athènes et Tripoli ainsi que la Turquie. En effet, Athènes n'a pas apprécié le rapprochement entre Ankara et Tripoli à la suite de la signature d'un accord maritime entre la Turquie et le gouvernement de Tripoli. Selon Abdulhadi Al-Houeij, l'entretien entre les trois hommes a porté sur cet accord de délimitation maritime signé fin novembre par Ankara et Tripoli. Pour la Grèce, cet accord qui permet à Ankara d'étendre ses frontières maritimes est une « violation du droit maritime international et des droits souverains de la Grèce et d'autres pays ». Et pour cause, ce zone de la Méditerranée orientale recèle de gisements d'hydrocarbures qui ont été découverts ces dernières années. Athènes n'a pas attendu pour condamner cet accord, en outre, elle a appelé le 10 décembre les Nations unies à condamner cet accord qu'elle a qualifié de « perturbateur » pour la paix et la stabilité dans la région.