Dans l'espace défini de la Méditerranée et de l'océan atlantique, le rapport annuel de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) révèle qu'un tiers des 665 migrants morts en tentant de joindre clandestinement l'Espagne via les côtes marocaine sont des nationaux. Le plus alarmant dans le rapport de l'organisation relevant de l'ONU est que, d'année en année, le nombre de la population mondiale déplacée augmente pour atteindre des records jamais enregistrés. Ils étaient 41 millions au cours de 2019, pour près de 26 millions de réfugiés. Ce mercredi, le monde célèbre la Journée internationale des migrants dans un contexte international de plus en plus divisé sur la question. Pour ses défenseurs dans un cadre « sûr, ordonné et régulier« , la migration est l'un des puissants facteurs qui stimulent la croissance et l'activité économique. Mais pour d'autres, son accentuation à un rythme effréné entraîne la mise à mal des structures sociales propres aux pays dits d' »accueil ». C'est notamment le cas de l'Europe qui ne « reçoit » cependant que près des 20% des flux migratoires internationaux. Le rapport annuel de l'OIM présente dans cette perspective une estimation de 272 millions de migrants dans le monde. Ce qui équivaut à près 3,5% de la population mondiale. Le cas du Maroc Concernant le Maroc, les chiffres de l'OIM indiquent qu'un tiers des 665 personnes déclarés « noyés » en tenant de traverser la Méditerranée ou l'Atlantique en direction de l'Europe, sont des nationaux, soit une estimation de près de 220 personnes en 2019. Le même rapport explique qu'aux bords de la méditerranée, des centaines de corps noyées ont pu être retrouvés sans pouvoir être identifiée, tandis que d'autres ont été engloutis à jamais par la mer. « Il s'agit d'une des manifestations les plus tragiques, car 8 sur 10 cadavres ne sont jamais retrouvés, engloutis à jamais par la mer, ce qui augmente les souffrances des familles et proches », précise le document. Pour plus de détails, le rapport fait état de 425 marocains noyées en tentant la traversée sur la côte méditerranéenne du Maroc, vers les rives espagnoles, tandis que 240 autres marocains ont malheureusement péri en tentant cette même aventure à partir des cotes atlantiques, dans l'espoir d'atteindre les rives espagnoles des îles Canaries. L'OIM assure avoir obtenu ces chiffres de plusieurs sources. Il s'agit notamment des données officielles, des familles de victimes et des associations de défense des droits humains qui suivent de très près le dossier. Ainsi, la même source ajoute qu'en 2019, il y a un fort retour aux tragédies du phénomène des bateaux migrateurs, après que ce soit le nombre de naufragés sur les plages libyennes vers l'Italie qui en a enregistré un grand nombre. L'augmentation du naufrage de la façade méditerranéenne est due au retour de la revendication d'émigration d'Algérie et principalement du Maroc vers les côtes espagnoles, où la migration des Africains se mêle à l'émigration des Marocains et des Algériens. Parmi les drames cités dans le Mare nostrum, l'organisation rappelle la mort de 146 candidats à l'immigration, morts noyés à la suite du naufrage de leur embarcations dans le détroit de Gibraltar, et de 228 dans la mer d'Alboran. C'est la partie la plus occidentale de Méditerranée, située entre le Golfe d'Al Hoceima et Saïdia coté sud, et entre les provinces de Grenade et d'Almeria coté nord. Des chiffres qu'il convient d'ajouter aux 35 corps retrouvés noyés entre les cotes du nord-ouest algérien et l'Andalousie. L'OIM souligne dans ce registre que « les chiffres auraient été plus conséquents si les équipes de sauvetage maritime marocaines et espagnoles n'étaient pas intervenues des dizaines de fois pour sauver les migrants ». Sur la côte atlantique marocaine, l'OIM estime que 245 personnes de plus ont retrouvé la mort par rapport à 2018. Ils provenaient de l'Afrique de l'ouest et tentaient de joindre les îles Canaries espagnoles. La dernière tragédie en date a eu lieu la semaine dernière, lorsque 63 personnes sur les 100 qui étaient à bord d'une embarcation de fortune ont péri près des côtes gambiennes. Le corps des victimes ayant échoué dans les côtes du Maroc, des îles Canaries et également de la Mauritanie.