Confronté à la révolte du peuple qui réclame sa démission et, menant une répression sans pitié, Daniel Ortega s'est attaqué à l'ONU après la publication, mercredi 29 août, d'un rapport sur les droits de l'Homme au Nicaragua. « Personne ne croit plus les organisations internationales », l'ONU est « un instrument des puissants et de leurs politiques de mort » a déclaré le Président Ortega devant les membres de son parti dans la capitale Managua. Le Président du Nicaragua est sous pression diplomatique depuis qu'il mène des vagues de répression armée contre les citoyens nicaraguayens. Depuis quatre mois, des opposants à son régime manifestent dans les rues de Managua réclament sa démission. Depuis le début des manifestations plus de 300 personnes ont perdu la vie à cause des répressions armées du régime selon les chiffres d'organisations de défense des droits de l'Homme. En ce sens, le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a publié un rapport détaillant la situation déplorable au Nicaragua qui dure depuis avril. Parmi les nombreuses violations des droits de l'Hommes commises par le gouvernement Ortega, le rapport note « l'usage disproportionné de la force, qui se traduit parfois par des exécutions extrajudiciaires; des disparitions forcées; des détentions arbitraires généralisées; la torture et les mauvais traitements ». Pour l'ONU, le gouvernement d'Ortega comprend des éléments armés pro-gouvernementaux et il tolère leurs agissements et « leur permet d'opérer en toute impunité ». Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme estime, dans un communiqué que « la violence et l'impunité de ces quatre derniers mois ont révélé la fragilité des institutions du pays et de l'Etat de droit et créé un climat de peur et de méfiance ». Mais pour le Président Ortega ce ne sont que des « mensonges » et de « l'infamie ». Le gouvernement renchérit en estimant que l'ONU a « outrepassé des prérogatives » et a attesté des « supposées violations des droits de l'Homme ». Lire aussi: Nicaragua: des milliers de Nicaraguayens réclament le départ d'Ortega