Après les émeutes au Chili qui ont fait une trentaine de morts, 2900 blessés et quelques 7560 arrestations en une cinquantaine de jours de désobéissance civile et profitant d'un moment d'une accalmie d'une semaine et alors que la crise couve toujours, des milliers de femmes chiliennes se sont rappelées au bon souvenir de la rue. Mais ce coup-ci, ce n'est pas pour protester contre la hausse des tickets de métro (élément déclencheur des manifestations meurtrières) mais pour s'élever contre les violences « genrées » ou sexistes. L'appel lancé sur les réseaux sociaux a été largement entendu par les manifestantes venues en nombre dont des femmes âgées (nonantaines) ou en chaise roulante. Ce sont donc quelques milliers de femmes chiliennes qui se sont réunies mercredi devant le stade national de Santiago, au Chili, pour danser sur une chorégraphie « Un violador en tu camino » (« un violeur sur ton chemin ») créée par un collectif d'artistes féministes chiliennes « Las Tesis ». Vêtues de noir, un bandeau sur les yeux, un foulard rouge autour du cou, les femmes chiliennes ont eu tout de même une petite pensée pour leur situation au pays et dénoncé à nouveau « l'Etat oppressif » et entonné le slogan : « La faute n'est pas de moi, ni où j'étais ni comment j'étais habillée… Les violeurs, ce sont vous ! » allusion cette fois faite au autorités. Mais pour en revenir au groupe « Las Tesis », et à « Un violador en tu camino » l'hymne contre la violence faite aux femmes, la chorégraphie est née à Valparaiso en pleine crise sociale et sous fonds de violence après une enquête sur le viol au Chili et s'inscrivaient dans le cadre d'un spectacle féministe plus large. Des informations ayant fait état de violences policières à l'égard des femmes, le groupe « LasTesis », a décidé alors de lancer sa chorégraphie dans la rue au mois d'octobre à Valparaiso en pleine contestation. Les paroles : « Ce n'était pas ma faute, ni où j'étais, ni comment j'étais habillée. Les violeurs, c'est vous, les violeurs, c'est vous, les voyous, les flics, les juges, l'Etat, le Président » ... Selon les données de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc), les violences sexistes ont coûté la vie à au moins 3.529 femmes dans 25 pays en 2018.