Les Etats-Unis seraient en total désaccord avec l'homme fort de l'Algérie, le général de corps d'armée chef d'état-major de l'ANP et vice-ministre de la Défense Ahmed Gaïd Salah. Il subirait des pressions de la part de l'administration Trump. C'est en tout cas ce qu'a affirmé une source proche de l'ambassade américaine à Alger, cité par u média algérien. « Ces pressions diplomatiques sont, bien entendu, indirectes mais elles pèsent très lourd », affirme la source. L'administration de Donald Trump aurait reçu des rapports qualifiant Ahmed Gaïd Salah de « militaire déconnecté de la réalité » dont la volonté de faire passer en force les élections présidentielles « pourrait aggraver la crise politique et sociale de l'Algérie ». Mais ce n'est là qu'un secret de polichinelle tant des rapports d'autres chancelleries convergent dans ce sens. Elles voient clair dans la façon d'opter du vieux général et savent désormais à quoi s'en tenir. Bien avant que la source ne dévoile tout haut ce que tous savaient déjà, de nombreux rapports de chancelleries alertaient leurs gouvernements d'une campagne électorale à huis clos, atone et sans la présence d'un public intéressé. Les candidats discrédités par la rue algérienne sont plus chahutés et conspués qu'écoutés voire même entendus. Seule les chaînes TV d'Etat, qui ne couvrent rien d'autres que l'officiel les invitent mais, d'aucuns ne leur prêtent une quelconque attention. « Les cinq candidats, que propose Gaïd Salah (il ne faut pas se voiler la face), donnent l'impression que le système refuse le changement, or c'est la principale des revendications de la vox populi. Les chancelleries des puissances étrangères s'attendaient à un candidat de consensus pour un minima d'acceptation populaire », relèvent-ils, mais force est de constater qu'il n'en a rien été et c'est donc en toute logique que l'on peut craindre de ce bras de fer entre une population qui rejette mordicus des élections et le pouvoir qui veut les faire passer de force. La balance commence-t-elle à pencher ? Et avec les Etats-Unis, même l'alliée de toujours qu'est la Russie, en l'absence d'un candidat de consensus et rassembleur semble se détourner d'un système dépassé que veut légitimer vaille que vaille Ahmed Gaïd Salah. En effet, du côté de Moscou, il est comme une position diplomatique qui tendrait plus vers le Hirak que vers un système de gouvernance obsolète et dont plus personne ne veut. Au petit jeu géopolitique que la Russie livre aux autres puissances, l'Algérie pourrait fort faire, les frais d'une concession. Même le pays « ami », l'ancienne force coloniale commence à manifester une certaine irritation. Dans ce sens, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a indiqué que la solution en Algérie, théâtre d'un mouvement de contestation contre le pouvoir depuis dix mois, réside dans « le dialogue démocratique » et le respect de la liberté de manifester. « La solution, c'est le dialogue démocratique dans lequel chacun puisse exprimer sans crainte ses opinions », a déclaré le ministre dans une interview publiée par le quotidien régional La Provence. « Et que les libertés d'expression, de religion, de la presse et de manifestation soient pleinement respectées », a-t-il ajouté. Le scepticisme américain et russe, voire même français, à l'égard de l'Algérie s'explique par cette absence de sang neuf dans la gouvernance du pays. Car, que peuvent encore donner un général et des candidats septuagénaires à une population dont plus de la moitié n'a pas encore atteint la majorité si ce n'est cette répression dont elle est actuellement, victime.