Détenu à la prison de Tanger, l'activiste du Hirak du Rif Karim Amghar a transmis, via sa famille, une lettre à « ceux qui se sentent intéresses par la résolution de la crise ». Il déclare leur lancer un « nouvel appel au dialogue afin de résoudre le problème du Hirak« . Correspondance. Dans cette lettre parvenue à Hespress par l'association Thafra pour la fidélité et la solidarité, Karim Amghar admet que son initiative est « modeste », mais qu' »elle pourrait être la clé pour résoudre une crise majeure« . Le jeune homme condamné à 10 ans de prison parle dans cette lettre écrite et diffusée par sa famille de l'expérience qu'ont eue les activistes du Hirak depuis le début de leurs manifestations et jusqu'à ce jour. « Il apparaît qu'il existe une branche autoritaire inopinée qui aggraverait la situation et travaillerait à verser de l'huile sur le feu, et ce à chaque fois que la crise et que le dossier se sont tournés vers une solution« , déclare-t-il, tout en s'interrogeant sur leur identité. « Qui sont-ils ? Quel intérêt ont-il à aggraver la situation ? Et quels avantages notre pays obtiendra-t-il de l'élargissement du fossé qui sépare l'Etat central du Rif ? », se demande le détenu qui a déjà observé plusieurs gréves de la faim depuis son arrestation, courant juin 2017. Brainstorming sur le Rif L'appel que lance Karim Amghar est dans l'optique d'une « réflexion sérieuse qui prend en compte l'intérêt et l'unité de la patrie, à résoudre ce dossier et à trouver un moyen réaliste de le résoudre« . Il pose également comme condition à ce dialogue un « peu de sacrifice« , « beaucoup d'audace« , une « acceptation de l'autre« , une « affirmation de ce que nous avons« , une « reconnaissance de nos obligations« , et exprime son optimisme pour « trouver le meilleur moyen de résoudre la crise« . Sa lettre, Karim Amghar la présente comme une « main tendue à ceux qui se sentent intéressés de régler ce dossier« . Il y explique que « pour réaliser le rêve de justice sociale et économique et pour construire un grand Maroc à la hauteur des aspirations de son peuple, la solution et la réalité sont identiques« . Karim Amghar considère ensuite que « des millions ont été dépensés pour briser le flambeau du Hirak depuis le jour où il a éclaté » et que, selon lui, « le pays n'avait pas besoin de tout ce gaspillage de fonds publics« . S'agissant de la polémique autour du drapeau marocain, le détenu de la prison de Tanger préfère insister sur l »'unité territoriale » et de « la préservation de l'unité de la patrie« . Des propos qui rejoignent ceux du leader du Hirak, Nasser Zefzafi qui, dans un message audio fuité de la prison de Ras El Ma (Fès), parlait du « sentiment patriotique qui anime les activistes », et leur « renonciation et désaveu de tout ce qui nuit à la patrie« .