Nasser Zefzafi rejette tout dialogue avec les représentants des «officines politiciennes» connues pour leur «proximité avec le Makhzen» et qui lui servent de «babouches». En revanche, le leader du Hirak rifain pose ses conditions à l'ouverture d'un dialogue sincère avec l'Etat. Nouvelle lettre de Nasser Zefzafi intitulée «non aux babouches politiques placées sous la bannière des officines politiciennes». Comme les précédentes, ce message a été diffusé par son père, Ahmed, sur sa page Facebook et repris sur celle de l'Association des familles des détenus du Hirak. Il porte essentiellement sur les «conditions» du leader de la contestation populaire dans la région pour ouvrir un «dialogue sincère et constructif avec les tenants du pouvoir» au Maroc. Il estime que «le contexte exige de l'Etat à mieux réfléchir à des solutions efficaces et sérieuses et à ce qui résultera de l'intransigeance (…) La patrie est au dessus des slogans creux. Le prestige de l'Etat réside dans la réalisation des revendications du peuple et de la démocratie et en écoutant la voix des masses». Et d'enchainer en énoncant ses conditions à savoir : «La libération de tous les détenus du Hirak; mettre un terme aux poursuites judiciaires contre tous les rifains et les rifaines aussi bien au Maroc qu'à l'étranger; répondre aux demandes des habitants du Rif et juger toute personne impliquée dans les violations, les irrégularités et les crimesqu'a subis le Rif.» Lettre de Nasser Zefzafi Nasser met en garde contre les «officines politiciennes» La lettre de Zefzafi est une mise en garde de la population rifaine contre «certaines parties maudites et réputées dans la mémoire rifaine pour leur opportunisme (…) qui tentent de surfer sur la vague du Hirak populaire, sous des slogans suspects, pour induire en erreur l'opinion publique sur le bienfondé de leurs présences» sur le terrain. Le leader du Hirak, condamné en première instance à 20 ans de prison, explique que les agissements de «ces maitres et disciples des officines politiciennes visent à humilier le Rif et à éteindre sa mobilisation». Nasser rappelle qu'il a déjà «prouvé qu'ils sont très proches du Makhzen et de ses manigances» et «le rôle malveillant qu'ils jouent tout en se cachant dans les habits du militantisme, mais en réalité ils ne sont que des babouches que portent leurs maitres juste pour réaliser leurs convoitises». Zefzafi assure, par ailleurs, qu'il ne prendra part à aucun «dialogue avec des parties suspectes» et qu'il ne «permettra pas aux arrivistes et aux traitres d'instrumentaliser les souffrances du Rif et de ses tragédies sans les dénoncer (…) Si l'Etat à l'intention et la volonté de résoudre le dossier du Rif, le dialogue et les initiatives ne seront qu'avec les activistes convaincus des fondements du Hirak populaire». Et d'affirmer que «tout dialogue en dehors de ce cadre-là ne l'engage pas».