Comme à son habitude, Vahid Halilhodzic ne prend pas de gants pour répondre aux journalistes. En conférence de presse, à quelques jours du choc Maroc/Mauritanie, qui aura lieu vendredi 15 novembre, le coach des Lions de l'Atlas s'est exprimé sur ce challenge qui attend les Lions de l'Atlas. Le technicien bosnien en a profité pour faire le point sur l'absence polémique de Amine Harit, sur la retraite de Hamdallah et sur la mise à l'écart de Younès Belhanda. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le coach n'a épargné personne. C'est au complexe Sportif Prince Moulay Abdellah de Rabat que va se joueur la première rencontre de l'équipe nationale, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations 2021. Logée dans le groupe E, la sélection marocaine devra ensuite se frotter au Burundi, avant de retrouver le Centrafrique. Vahid s'est exprimé sur son premier adversaire, qu'il ne faut pas prendre à la légère. « La Mauritanie a pas mal de qualités: engagement physique, rigueur défensive...On doit faire un bon match pour espérer gagner et respecter cette équipe. À la CAN il ont même failli vaincre la Tunisie », précise-t-il. Conscient du chemin qui est encore long à parcourir, notamment après le mauvais rendement de ses hommes lors des matchs amicaux, Vahid a reconnu qu'il fallait redoubler d'efforts, afin de pouvoir faire la différence. Il se dit prêt à prendre un nouveau départ. « C'est le vrai départ avec l'équipe du Maroc. J'ai fait beaucoup d'expérimentations et les résultats n'étaient pas satisfaisants. Cette période m'a permis de découvrir plusieurs joueurs. À chaque match, j'ai vu une progression. Même si on a perdu contre le Gabon, j'étais satisfait de voir autant d'occasions de buts créées », a-t-il déclaré, appelant les supporters à venir nombreux pour soutenir le Mountakhab. Vahid détruit Harit et encense une fois de plus Hakimi L'ancien du FC Nantes s'attendait certainement à la question sur l'absence de Amine Harit dans sa liste, alors que le jeune talent de 21 ans brille actuellement en Bundesliga. Malgré son succès en Allemagne, le Franco-marocain ne semble pas avoir séduit son coach en sélection qui estime que ce dernier manque encore de technique, de discipline et notamment d'engagement. Pour appuyer ses arguments, le technicien âgé de 60 ans a pris l'exemple de Achraf Hakimi, qui est selon lui, l'un des éléments les plus forts physiquement de la sélection. « Vous semblez étonnés par l'absence de Amine Harit, mais si vous le comparez à un joueur comme Achraf Hakimi, vous allez vite comprendre. Quand on parle de Hakimi c'est autre chose, ce n'est pas tout le monde qui a sa qualité et sa capacité physique », a déclaré le Bosnien. « Amine Harit a eu une occasion et il a joué. Je ne suis pas satisfait de son rendement technique et de son engagement. Il est en sélection depuis quelques années, et il n'a encore rien montré, ses statistiques en équipe nationale ne sont pas bonnes », a lâché le coach, avant d'en rajouter une couche. « Quand il ne joue pas il fait tout pour rentrer dans son club. Il est là que quand il joue et moi je ne garantie personne comme titulaire indiscutable. Il ne faut pas faire preuve d'égoïsme. Il faut toujours respecter l'équipe nationale », a-t-il ajouté. Voilà qui devrait faire plaisir au principal concerné qui avait déjà répondu à sa mise à l'écart avec un « LOL » sur ses réseaux sociaux, avant d'afficher sa déception à la télévision française, dans l'émission Canal Football Club sur Canal+. « Je l'ai appris en même temps que tout le monde, par des messages d'amis qui ne comprenaient pas. J'ai vu la liste et je me suis demandé pourquoi. J'ai entendu qu'on parlait de problèmes disciplinaires, qui n'ont pas lieu d'être, pour moi », avait-il confié. Belhanda, pas épargné non plus Dans l'optique de reconstruire un groupe solide et homogène, l'ancien sélectionneur de l'Algérie a également évoqué certains joueurs qui ne fouleront pas la pelouse, notamment Younès Belhanda qui a eu de nombreuses difficultés avec son club Galatasaray, avec lequel il semble au bord du divorce. Son pétage de plombs en Ligue des Champions face au Real Madrid n'a pas arrangé les choses pour le Marocain. L'ancien de l'OGC n'a d'ailleurs plus joué avec les Lions depuis l'arrivée du Bosnien au Maroc. Ce dernier ne semble pas très fan de l'international marocain, ni de son comportement. « Personne n'est indispensable. Younès, il a quelques soucis avec son club. Ses performances sportives aussi ne sont pas à la hauteur et pas assez satisfaisantes pour que je l'appelle en équipe nationale. Il n'y a rien de personnel », a-t-il expliqué. La « retraite » de Hamdallah, un soulagement pour Vahid « Il faut tourner la page de Hamdallah. J'estime qu'il a pris la bonne décision« , a lancé le sélectionneur, pour commenter l'annonce de la « retraite » du joueur d'Al-Nasr qui a décidé de ne plus revenir en sélection. Sous l'ère de Vahid Halilhodzic, le Marocain n'a pas foulé la pelouse une seule fois, bien que le technicien bosnien ait confirmé avoir fait appel à lui. Une version qui avait été par la suite démentie par le principal concerné. Pas très fan du natif de Safi avec qui il a eu quelques différents, le Bosnien s'est lâché sur le Marocain qu'il a traité « d'égoïste ». « Il a été écarté de la sélection à cause de son égoïsme. Il a du talent certes mais j'ai déjà regardé ses matchs et je peux vous dire que je n'étais pas très convaincu par son niveau. Je ne lui ai jamais fermé la porte pour un retour en sélection mais il a préféré prendre sa retraite internationale. C'est dommage. Il faut savoir que la sélection nationale est au-dessus de tout », a-t-il déclaré.