Réunis au sein de l'association Thafra pour la fidélité et la solidarité, les familles de détenus du Hirak du Rif sont notamment revenues, ce mercredi dans un message rédigé par les détenus de la prison de Ras El Ma à Fès, sur l' « incident » du drapeau marocain lors de la marche organisée à Paris, le samedi 26 octobre dernier, par la diaspora marocaine pour demander la libération des détenus du mouvement. Tout comme leurs familles, ils y expriment leur condamnation de l'acte de brûler le drapeau marocain dans la capitale française au cours de cette marche. Présidée par Ahmed Zefzafi, l'association Thafra rapporte dans ce message écrit des détenus que les personnes derrière l'acte de brûler le drapeau national ne les représentent pas et ne représentent pas les détenus. « Nos attitudes étaient claires en période du Hirak, lorsque nous étions écoutés, au moment du jugement, et même maintenant. Nous avons injustement été emprisonnés pendant de nombreuses années », souligne le message. Et aux familles des détenus de réitérer leur souhait de « voir [leurs] enfants libres dans un avenir proche », et rappelle la déclaration de la mère du détenu Nabil Ahamjik, en grève de la faim depuis plusieurs semaines. Le fait de brûler le drapeau marocain a provoqué une grande vague de colère sur les réseaux sociaux. Au parlement ce lundi 28 octobre, l'hymne national a été scandé par les députés et les membres du gouvernement présents en guise de réaction. Revenant en détail sur l'incident, la lettre explique que la marche de Paris « était exceptionnelle car elle connaissait la participation de tous les Marocains, pas seulement des rifains » et que « le Hirak n'a jamais défendu de thèses séparatistes, comme en témoignent les vagues humaines qui se sont solidarisées avec le mouvement lors d'une marche dans la capitale, Rabat, en juillet 2018 ». Les détenus rappellent que cette marche qu'ils ont appelée de leurs vœux dans la capitale française se voulait « en commémoration du troisième anniversaire de la mort du martyre de Mohsin Fikri », et que « leur présence en ce lieu ne s'est pas décidée de manière arbitraire, mais considéraient la France comme un partenaire et un responsable de tous les crimes qui affectent [notre] peuple, en tant que défenseur de l'Etat marocain ».