Après le manifeste « Hors-la-loi », lancé par le « Collectif 490 » sous forme d'une pétition ouverte pour défendre les libertés individuelles, notamment les relations sexuelles hors mariage, l'homosexualité et l'adultère, c'est au tour de la fondation Mawadah pour le développement de la famille, de lancer une contre pétition intitulée : « Marocains contre le libertinage », destinée à contrecarrer ledit manifeste. «Notre initiative est intervenue après qu'un groupe de personnes aient manifesté en brandissant des slogans choquants et en formulant des doléances liberticides en méconnaissance totale de l'identité religieuse et morale des Marocains», explique à Hespress FR Oussama Heddas, chargé de communication au sein de la Fondation. En tant qu'«acteur civil soucieux du bon développement de la famille (en tant que noyau dur et indispensable dans toute société stable et paisible)», la fondation Mawadah s'est sentie en «droit d'agir et de lancer cette campagne», argue notre interlocuteur, soulignant que les revendications formulées par les « Hors-la-loi« , «constituent une menace très grave pour la sécurité spirituelle des Marocains et transgressent certaines dispositions de la constitution ainsi que des lois en vigueur». La pétition, adressée au « peuple marocain » et lancée le 19 octobre, a atteint près de 9000 signataires. Elle se veut un contrepoids à « la demande de certains hors-la-loi pour une sorte de liberté contraire à la loi, à la morale publique et aux lois constitutionnelles ». Apport constructif au débat sur les libertés individuelles La pétition « Marocains contre le libertinage » insiste sur 5 points essentiels, et constitue selon ses signataires, un apport constructif au débat en cours autour des LI. Il s'agit, selon Mawadah, en premier lieu de souligner « l'attachement de la fondation aux libertés individuelles en tant que droit humain fondamental fondé sur le droit divin et sur les résultats de la pensée humaine en philosophie, en droit et en éducation. Nous affirmons notre attachement à ce droit et notre participation à l'effort collectif visant à l'approfondir et à élargir son cercle, ouverts à toutes les idées et thèses dans le cadre de notre idéologie islamique, qui occupe une position dominante dans notre identité et notre civilisation nationales ». Le deuxième point de la pétition déclare que dans « les principes de notre religion et les luttes de nos érudits réformistes et des penseurs de la Renaissance, ainsi que les luttes de personnalités nationales émancipées, d'institutions et d'organes nationaux libéraux, sont suffisant pour appuyer un pays des droits et des lois et ce que ça importe dans l'appui des libertés individuelles ainsi que le développement de son concept philosophique et ses applications juridiques et éducatives en faveur de la nation et des citoyens, sans avoir à recourir à des pratiques extérieures qui ont leur propre origine et ses contextes connus ». Les auteurs de la pétition affirment dans le troisième point leur « distinction entre les libertés individuelles en tant que droit constitutionnel qui doit être inscrit dans le droit et la société, d'une part, et les libertés pornographiques qui supposent une normalisation avec des types de comportements qui entraînent de nombreux dommages d'autres part, comme la légalisation de la prostitution, l'adultère, l'homosexualité et l'avortement (...)». La fondation estime ainsi dans sa pétition que ce genre de « pratiques », sont « libertines et immorales et entraînent des dommages et dangers sur l'individu, la famille et la société aussi souvent qu'elles peuvent bénéficier de fantaisie et convoitise ». Pour le 4e point, la pétition indique que notre pays « est un pays islamique, et il a été et restera, si dieu le veut, un symbole fort pour désigner un islam modéré et ouvert qui rejette l'extrémisme sous toutes ses formes : extrémisme, décomposition morale et l'extrémisme pornographique qui constituent l'un de ses importants phénomènes ». Et enfin, la fondation Mawadah pour le développement de la famille, qui, à travers cette pétition adressée au peuple marocain vient contrer celle du collectif 490 « Hors-la-loi », souligne qu'en « tant qu'acteur civil qui s'intéresse au développement de la famille marocaine » elle exprime son « rejet de ces appels illicites et anormaux à la morale publique des Marocains » et considère qu'il est « menaçant d'accroître les souffrances de la famille et la décomposition de la société ». Pour elle, il « ne répond pas aux besoins de la société, de même qu'il appuie les ordres imposés aux peuples, dans le contexte d'une mondialisation brutale et un impérialisme qui ne respecte pas les lois divines et les spécificités nationales».