Le déplacement du vice-président (Mike Pence) et du secrétaire d'Etat (Mike Pompeo) américains en Turquie n'a pas été vain. En effet, l'administration US est parvenue, à l'issue de quatre heures de tractations avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, à arracher une trêve dans le nord syrien. Ankara a ainsi accepté, ce jeudi soir, de suspendre son offensive dans le nord-est de la Syrie et d'y mettre fin définitivement si les forces kurdes s'en retirent sous cinq jours, permettant ainsi d'instaurer la « zone de sécurité » voulue par Erdogan. En annonçant la nouvelle, Mike Pence a expliqué devant la presse que « pour permettre un retrait des forces kurdes « sous 120 heures, toutes les opérations militaires dans le cadre de l'opération (turque) +Source de Paix+ vont être suspendues et l'opération sera complètement arrêtée une fois ce retrait achevé ». De leur côté, les Kurdes ont fait part de leur accord, et de leur engagement à respecter « le cessez-le-feu » avec la Turquie. Aux termes de l'accord conclu entre américains et turcs, les forces kurdes devront se retirer d'un secteur d'une profondeur de 32 km censé se transformer à terme en « zone de sécurité », alors que la partie turque a promis que ladite zone « serait temporaire et ne provoquerait pas de déplacements massifs de populations ». Toutefois, Ankara reste vigilante. « Nous suspendons l'opération, nous ne l'arrêtons pas », a, dans ce sens déclaré son chef de diplomatie, Mevlut Cavusoglu. « Nous pourrons arrêter l'opération seulement lorsque (les forces kurdes) se seront retirées complètement de la région », a-t-il ajouté. Ce faisant, Edrogan aura fait d'une pierre deux coups. Il aura réussi, enfin, à instaurer la zone de sécurité pour laquelle la Turquie milite depuis des mois, mais également à obtenir du président américain, Donald Trump, la levée des sanctions imposées à Ankara depuis le début de l'offensive en Syrie. En effet, Trump qui avait paru donner son feu vert à l'offensive turque, a fait une volte-face surprenante après la grande pression internationale, appelant ainsi Erdogan à cesser ses opérations, avant d'autoriser carrément des sanctions contre la Turquie. Mike Pence a annoncé que ces sanctions seraient levées dès que la Turquie aura mis fin à son offensive.