La semaine dernière, le tribunal de première instance de Rabat a ouvert le procès de 24 gendarmes, dont des hauts fonctionnaires ayant le grade de colonel major et de colonel, pour leur implication dans une affaire de blanchiment d'argent, rapporte le quotidien arabophone Al Akhbar, dans son édition du mardi 1er novembre 2022. Le juge, président du tribunal de première instance de Rabat, a été contraint de reporter la première audience à la première semaine de décembre. Une décision qui fait suite à l'absence de la moitié des accusés dont des colonels, en attendant qu'ils soient de nouveau convoqués, fait savoir le journal arabophone, Al Akhbar. Lire aussi. Trafic de drogue: 4 colonels de la gendarmerie prennent de la prison ferme Toujours selon le même journal, 24 gendarmes ont comparu, la semaine dernière, devant le tribunal de première instance de Rabat, ainsi que devant les tribunaux de Fès, de Casablanca et de Marrakech, pour leur implication dans une affaire de blanchiment d'argent. Parmi lesdits accusés, cinq colonels ont précédemment été condamnés en appel à des peines de prison allant de deux à six ans, totalisant environ 76 ans de prison au lieu des 61 ans dont ils avaient écopés en 2019. Selon la Convention de Vienne de 1988, le blanchiment d'argent est l'action de donner une apparence licite à un bien d'origine illicite, qu'il soit corporel ou incorporel, par des opérations de transfert ou de conversion de ce bien auprès d'institutions financières ou de crédit. Le blanchiment peut être le fait soit de l'auteur de l'infraction principale qui lui a permis de se procurer ce bien, soit d'un complice de l'auteur, soit d'une personne qui n'a pris aucune part dans l'infraction principale mais qui apporte en connaissance de cause son concours à la conversion ou au transfert du bien pour en cacher l'origine illicite. « Le Parquet du tribunal de première instance de Rabat avait donné des injonctions aux éléments de la brigade judiciaire de la gendarmerie royale ainsi que la brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) pour ouvrir une enquête approfondie sur la blanchiment d'argent par lequel sont concernés de hauts responsable de la police tout comme de la gendarmerie royale », lit-on dans le quotidien arabophone. Et ces derniers sont déjà poursuivis pour leur implication dans une vaste affaire de trafic international. Une affaire controversée dans laquelle environ 70 personnes ont été poursuivies dans deux affaires distinctes, dont le dénominateur commun est leur implication auprès des mêmes barons et réseaux internationaux de trafic de drogue. Lire aussi. Une gendarme simule son amour pour un baron de la drogue pour le faire tomber Ainsi, dans le cadre des jugements rendus en appel contre lesdits accusés, la chambre des crimes financiers de la Cour d'appel de Rabat, avait condamné, en mars dernier, de six ans au lieu de cinq, dont il avait écopés lors du jugement en première instance, un colonel qui dirigeait le commandement régional de la ville de Tanger. Et toujours d'après Al Akhbar, la même chambre a changé d'avis sur l'acquittement d'un de ses collègue et l'a condamné à deux années de prison ferme, alors qu'un autre colonel a vu sa peine s'alourdir de trois à quatre ans. En ce qui est du reste des condamnations, elles ont presque toutes été augmentées contre de hauts responsables ayant été chargés des commandements régionaux (terre et mer) des villes d'Agadir, de Larache, d'Essaouira, de Rabat, de Settat et de Tanger, conclut Al Akhbar.