C'est ce jeudi 21 juillet que les électeurs d'Al Hoceima sont appelés aux urnes pour le scrutin partiel qui devra trancher au sujet de 4 sièges à la Chambre des représentants. Une véritable épreuve pour les partis politiques moins d'un an après le scrutin du 8 septembre 2021. Explications. Le 19 mai dernier, une décision de la Cour constitutionnelle secoue la scène politique nationale avec l'effet d'un véritable séisme dont l'épicentre est la circonscription d'Al Hoceïma. Cette juridiction a tout simplement annulé les résultats du scrutin qui s'était déroulé le 8 septembre 2021 et qui a porté au Parlement de gros calibres: Nordine Moudiane, chef du groupe de l'Istiqlal, Mohamed Laârej, ancien ministre de la Culture (Mouvement populaire) et président d'une commission permanente, Mohamed El Hammouti, figure influente du PAM et Boutahar El Boutahri (RNI). Cette décision, pour rappel, était intervenue après un recours de Mohamed Amghar (USFP) sur la base de plusieurs infractions à la loi dont, pour certains, la violation des lois électorales et aussi la violation des dispositions de l'état d'urgence sanitaire. Lire aussi. Parlement: la Cour constitutionnelle « vire » les quatre députés d'Al Hoceima Un vote sanction contre la majorité? Ce jeudi 21 juin, les élus recalés reviennent tous à la charge dans l'espoir de récupérer leurs sièges. Un test pour la majorité de Aziz Akhannouch (RNI, Istiqlal et PAM). Ces partis risqueraient-ils une sorte de vote sanction comme l'espèrent leurs rivaux politiques, le PJD en premier lieu? Lors de la campagne électorale, peu médiatisée, le parti islamiste a joué la carte d'un gouvernement dépassé par la conjoncture de crise actuelle. Les frères de Benkirane veulent d'ailleurs revenir dans la course avec la candidature de Nabil El Andaloussi, secrétaire provincial du PJD. L'USFP de Driss Lachgar nourrit le même rêve en voulant se faire élire dans cette circonscription du Rif hautement symbolique. Les socialistes ont redonné leur «bénédiction» à cette fin à Mohamed Amghar, candidat malheureux en septembre 2021 et qui a été derrière le recours introduit auprès de la Cour constitutionnelle. Lire aussi. Parlement: voici les raisons du coup de balai de la Cour constitutionnelle à Al Hoceima «Si l'on excepte Nordine Moudiane de l'Istiqlal qui ne changera pour rien au monde sa couleur politique, les trois autres candidats peuvent se faire réélire qu'elle que soit la bannière sous laquelle ils se représentent et donc on ne peut en aucun cas parler de vote sanction contre l'actuelle majorité», explique un connaisseur de la scène politique locale où les notables, comme ailleurs, sont de vraies machines électorales. Le spectre de l'abstention? Lors du scrutin général du 8 septembre 2021, le taux de participation enregistré à Al Hoceima a été de 52,62%, soit un peu mieux que le taux relevé au niveau national et qui était de 50,18%. Pourrait-on s'attendre à une large abstention lors du scrutin partiel de ce jeudi 21 juillet? Ce risque est bien réel surtout qu'on vote pratiquement pour les mêmes figures et dans une conjoncture difficile qui peut entraîner un désaveu de la politique et des politiques de la part de populations qui se sentent livrées à elles-mêmes. Lire aussi. Elections du 8 septembre: changement des rapports de force à Casablanca «Généralement et sauf quelques rares exceptions, les scrutins partiels connaissent une faible participation sauf que là, pour Al Hoceima, l'enjeu est de taille», poursuit notre source. Selon les données officielles, au 8 septembre, la province d'Al Hoceima comptait 230.325 électeurs inscrits qui devaient départager un total de 14 listes qui se disputaient 4 sièges.