On en sait un peu plus sur les raisons qui ont poussé la Cour constitutionnelle à invalider, jeudi 19 mai, l'élection de quatre députés à Al Hoceima, soit la totalité des sièges réservés à cette circonscription au titre du scrutin législatif du 8 septembre 2021. Explications. Depuis hier jeudi 19 mai, Nordine Moudiane, chef du groupe de l'Istiqlal et membre de la direction du parti de Nizar Baraka, n'est plus député sur décision de la Cour constitutionnelle. Le même verdict a concerné l'ancien ministre de la Culture et membre de la direction de la Haraka, Mohamed Laârej, Mohamed El Hammouti, figure de proue du PAM au Rif, et Boutahar El Boutahri, qui a remporté ce scrutin sous les couleurs du RNI du chef du gouvernement. La décision a été prise suite à un recours du candidat de l'USFP, Mohamed Amghar. Mais les raisons de cette décision relèvent plutôt du domaine de l'insolite. Jugez-en! Nul n'est au-dessus de l'état d'urgence sanitaire! Pour Nordine Moudiane et Mohamed Laârej, la Cour constitutionnelle leur reproche d'avoir violé les dispositions de l'état d'urgence sanitaire en vigueur à l'époque de la campagne électorale. Les deux hommes politiques n'ont pas respecté la réglementation édictée par le ministère de l'Intérieur qui interdit les meetings électoraux regroupant plus de 25 personnes, l'obligation du port du masque et le respect de la distanciation sociale. Autrement dit, la pandémie fait de moins en moins de victimes parmi les populations, mais l'histoire retiendra qu'elle a fait deux « victimes » au Parlement! Lire aussi. Parlement: la Cour constitutionnelle « vire » les quatre députés d'Al Hoceima Pas de comparse non! Pour Boutahar El Boutahri et Mohamed El Hammouti, la Cour a retenu un autre grief qui est en relation avec les réglementations encadrant les élections, y compris le déroulement de la campagne électorale. Lors de leurs campagnes respectives, les deux hommes politiques n'ont pas jugé utiles de mettre sur leurs affiches les photos et les noms des autres candidats. Concrètement et pour la circonscription d'Al Hoceima qui comptait quatre sièges, il fallait que les électeurs connaissent les quatre candidats de chaque liste. En vertu de l'Article 91 de la Loi organique de la Chambre des représentants, des élections partielles devront être organisées dans la même circonscription selon une date qui sera fixée par le ministère de l'Intérieur.