Lors de la session de contrôle de l'action de gouvernement par le congrès, le ministre espagnol des Affaires étrangères a été questionné sur le «revirement» de la position de Madrid sur le dossier du Sahara. «L'Espagne ne veut plus être spectatrice, mais actrice dans la résolution du conflit», a-t-il répondu. La nouvelle posture de la Moncloa sur le dossier du Sahara a été au cœur des débats, ce mercredi 23 mars, lors de la session de contrôle de l'action de gouvernement par le congrès des députés. Les réponses du gouvernement ont été données par le ministre espagnol des Affaires étrangères, après la brève apparition de Pedro Sanchez, qui s'est envolé quelques minutes plus tard vers les enclaves de Sebta et Melilla. Interrogé par la députée María Valentina Martínez Ferro (Partido Popular), le ministre espagnol a affirmé tout d'abord que «l'Espagne adopte une position qui s'inscrit dans le cadre des résolutions des Nations Unies, en défendant la légalité internationale». «Le conflit (du Sahara) dure plus de 46 ans. L'Espagne a adopté depuis tant d'années une posture de spectatrice, en parlant en interne, mais en ne faisant rien au niveau international, sans même appuyer l'envoyé personnel du Secrétaire Général de l'ONU pour le Sahara», a déclaré José Manuel Albares. «Et c'est précisément ce que veut faire l'Espagne, toujours dans le cadre des Nations Unies, en adoptant des postures similaires à celles de la France et de l'Allemagne, en se plaçant toujours derrière l'envoyé spécial», a-t-il enchaîné. Lire aussi: Albares: «La stabilité et la prospérité de l'Espagne et du Maroc sont intimement liées» «L'Espagne doit cesser d'être spectatrice et jouer un rôle à l'international aux côtés de l'envoyé spécial, afin de résoudre ce dossier vieux de 46 ans», a martelé le ministre espagnol. Questionné à nouveau par la députée du PP, le ministre conclut en lançant: «pensez à la population sahraouie dans les camps (de Tindouf, Ndlr), pensez à appuyer l'envoyé personnel du Secrétaire Général de l'ONU. La position de l'Espagne est celle d'une solution mutuellement acceptable dans le cadre des Nations Unies». Pour rappel, un communiqué du cabinet royal, rendu public le 18 mars 2022, annonçait que «l'Espagne considère l'initiative marocaine d'autonomie comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend» au sujet du Sahara. Un revirement confirmé par Madrid qui s'est dite engagée à garantir « la souveraineté et l'intégrité territoriale » du Maroc dans le cadre de «la nouvelle étape» entamée entre les deux pays. Une annonce majeure qui a quelque peu crispé certains partis politiques en Espagne.