L'imposition du pass vaccinal au Parlement a laissé place à de nombreux cafouillages. La mauvaise communication et la gestion hasardeuse ont rythmé la première séance plénière depuis la mise en place de cette mesure très contestée dans le pays. Deux députées ont été empêchées d'entrer dans l'hémicycle, le lundi 25 octobre, lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants. Nabila Mounib (PSU) et Fatima Zohra Tamni (AFG) ont refusé de présenter leur pass vaccinal, pourtant obligatoire, dénonçait le président de la Chambre des représentants Rachid Talbi Alami dans un communiqué. Les deux députées ne sont pas les seules à s'être opposées publiquement à cette mesure. Mais la gestion au niveau de l'entrée du Parlement aurait été hasardeuse, étant donné que certains élus ont pu se faufiler sans devoir présenter leur pass. C'est du moins ce qu'affirme Abdellah Bouanou, président de groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants, à qui le pass n'aurait pas été demandé. La tension à la Chambre des représentants a fini par toucher la Chambre des conseillers. Une première communication du président de la deuxième chambre, Naam Miyara, indiquait qu'il était possible de présenter un test PCR à l'entrée de l'hémicycle. Mais en l'espace de seulement quelques heures, le président s'est rétracté, annonçant que seul le pass vaccinal était autorisé.
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Des erreurs de communication reflétant la confusion autour d'une mesure entrée en vigueur, 48 heures seulement après son annonce officielle. Son imposition soudaine a provoqué une vague d'indignation sur les réseaux sociaux et des sit-in ont eu lieu dans les grandes villes du royaume. Plusieurs personnes ont d'ailleurs été arrêtées. De son côté, le gouvernement ne s'est pas prononcé sur la polémique et s'est contenté de se féliciter, dans un communiqué par le lundi 25 octobre, de la «forte adhésion des citoyens» à la campagne de vaccination. Mais la polémique ne désenfle pas. Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a d'ailleurs adressé un courrier au chef du gouvernement Aziz Akhannouch indiquant avoir enregistré plusieurs problèmes liés à l'imposition du pass vaccinal. Le courrier daté du 25 octobre recommande ainsi «de déterminer un délai raisonnable, pour permettre aux citoyens de s'adapter aux mesures», en plus de défendre le recours au «pass sanitaire» et non le pass vaccinal. Le pass sanitaire pourrait alors comprendre «un test négatif cotre le Covid», «un certificat médical prouvant la guérison contre le Covid» ou «un certificat médical indiquant que son détenteur n'est pas éligible au vaccin».