Répondant à une lettre du parti Ciudadanos, le gouvernement de Pedro Sanchez revient sur plusieurs points de friction ces derniers mois avec le Maroc. Sahara, enclaves, pression migratoire et délimitation de l'espace maritime sont abordés. Le gouvernement de Pedro Sanchez a abordé, ce mercredi 17 février, plusieurs questions bilatérales avec le Maroc. Répondant aux interrogations du parti de droite, Ciudadanos, le gouvernement s'est prononcé d'abord sur la question du Sahara, à la lumière des récents développements qu'a pris le dossier, depuis la reconnaissance américaine. Ainsi, Madrid affirme dans cette lettre que la reconnaissance par l'ancien président américain Donald Trump de la marocanité du Sahara «n'a pas été une surprise». La position du pays ibérique reste «inchangée», assure la lettre à laquelle l'agence Europa Press a eu accès, soulignant que cette position passe «par la défense d'une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable telle qu'établie par les résolutions successives du Conseil de sécurité des Nations unies Unies».
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«L'Espagne se considère détachée de toute responsabilité internationale en ce qui concerne l'administration du Sahara depuis la lettre adressée le 26 février 1976 au Secrétaire général des Nations Unies», poursuit la lettre. Maintien d'un «dialogue fluide» Deuxième point abordé dans cette lettre, la polémique autour de la nouvelle délimitation des eaux territoriales du Maroc, approuvée et publiée dans le Bulletin Officiel. Dans ce sens, le gouvernement de Pedro Sanchez dit veiller «à ce que la demande d'extension des eaux territoriales du Royaume du Maroc n'affecte pas les eaux territoriales espagnoles autour des îles Canaries». La lettre affirme que le processus de délimitation de l'espace maritime du Maroc n'a toujours pas été achevé et que les lois votées sont à caractère général. La nouvelle délimitation s'inscrit dans le cadre d'un «dialogue fluide» avec le Maroc, précise le gouvernement, soulignant toutefois que «le gouvernement espagnol se réserve tous les droits prévus dans Convention des Nations unies sur le droit de la mer pour préserver ses intérêts».
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Deux autres points de discorde avec Rabat sont abordés dans la lettre. Plus évasif, le gouvernement revient sur les déclarations du chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani sur la marocanité de Sebta et Melilla. Le gouvernement rappelle la convocation de l'ambassadrice du Maroc à Madrid qui a été priée «de respecter la souveraineté et le territoire intégrité de l'Espagne».
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Par ailleurs, le gouvernement a également été saisi au sujet de la pression migratoire sans précédent que vivent les îles Canaries et d'un supposé «chantage du Maroc». Le gouvernement rappelle que le Maroc est «un pays voisin et ami, ainsi qu'un partenaire stratégique». Le partenariat entre les deux pays dans ce domaine est «particulièrement riche et intense et il est considéré comme exemplaire par les pays voisins en raison de son haut niveau d'institutionnalisation, de son approche globale du phénomène migratoire et de son efficacité, fondée sur le principe de la responsabilité partagée», conclut la lettre.