Si l'on s'en tient au quotidien ABC, l'Exécutif espagnol aurait affirmé dans une réponse parlementaire (courrier) à Ciudadanos que « L'Espagne se considère détachée de toute responsabilité internationale vis-à-vis de l'administration du Sahara depuis la lettre envoyée en 1976 par le représentant permanent de l'Espagne auprès de l'ONU au Secrétaire général ». Le gouvernement espagnol a insisté sur ce fait, tout en défendant la nécessité d'une « solution politique » pour mettre fin à ce conflit. Cela a été exprimé dans une réponse parlementaire au parti centriste Ciudadanos qui se trouve être au bord de l'implosion (effondrement électoral à Barcelone, lors des élections catalanes du 14 février), qui souhaitait connaître les actions envisagées par le Gouvernement, «en tant que pouvoir administrateur de jure du Sahara, pour assurer que le processus parrainé par les Nations Unies pour la décolonisation de ce territoire avance ». La réponse pour cinglante soit-elle indique qu'à partir de la date en question (1976) l'Espagne « a définitivement mis fin à sa présence sur le territoire du Sahara » et « est considérée comme désormais détachée de toute responsabilité internationale en ce qui concerne l'administration dudit territoire, après avoir cessé de participer à l'administration temporaire qui lui avait été créée ». Depuis lors, ajoute l'exécutif dans sa réponse à Ciudadanos, «l'Espagne n'apparaît pas en tant que puissance administrante dans la liste des Nations Unies, ni dans les rapports annuels du Secrétaire général des Nations Unies sur le Sahara, ni dans aucune des Résolutions du Conseil des Nations Unies qui suivent cette question ». En ce sens, le Gouvernement soutient que sa position sur cette question « est constante » et passe par la défense « d'une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable telle qu'établie par les résolutions successives du Conseil de sécurité dans le cadre de dispositions conformes aux principes et buts de la Charte des Nations Unies ». De même, l'Exécutif assure que l'annonce de la reconnaissance par l'ancien président américain, Donald Trump, du Sahara occidental comme marocain « n'a pas été une surprise ». D'autre part, le gouvernement a précisé que le processus de délimitation de ses eaux territoriales par le Maroc n'est pas encore achevé et en tout cas s'est assuré que Rabat accepte que tout différend sera réglé conformément à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et « accord mutuel ». Le Maroc avait procédé rappelle-ton début 2020 à l'adoption de deux lois délimitant la mer territoriale marocaine jusqu'à 12 milles et la zone économique exclusive (ZEE) à 200 milles de ses côtes conformément à la législation internationale. Dans ce contexte, Ciudadanos a posé une question au gouvernement en décembre dernier, dans laquelle il a averti que « les ambitions territoriales du Maroc mettaient en danger à la fois les écosystèmes de l'archipel et le mode de vie et les moyens de subsistance de milliers de canaris ». L'Exécutif espagnol répondant à cette question (d'Inés Arrimadas Ciudadanos) demandant à clarifier à la fois les procédures bilatérales et onusiennes qu'il menait, a affirmé « la publication des lois relatives à la création d'espaces maritimes », qui a eu lieu en mars dernier, « n'implique pas que le processus de délimitation des espaces maritimes marocains soit achevé, il est toujours en cours, car ce sont des lois de nature générale ». En outre, le Gouvernement veille à ce que la question de la délimitation des zones marines soit inscrite dans le « dialogue fluide » qui se maintient avec le Maroc. En ce sens, il précise que les deux pays « conviennent que l'éventuel chevauchement de ces espaces doit être résolu conformément aux dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, sur la base d'un accord mutuel et dans le respect du droit international ». D'autre part, dans la batterie de questions au gouvernement présentées par le parti en décomposition, l'Exécutif espagnol a botté en touche pour ce qui est des déclarations du Chef de gouvernement marocain, Saâd Dine El Otmani, quant à Sebta et Melilla, se bornant à se référer à la déclaration publiée par les Affaires étrangères informant de la convocation de l'ambassadeur. Par ailleurs, le gouvernement ne s'est pas prononcé non plus sur la « pression migratoire » enregistrée aux Canaries « liée à l'hostilité renouvelée du royaume du Maroc envers Sebta, Melilla et les îles Canaries » selon Ciudadanos . La réponse gouvernementale a été « le Maroc est un pays voisin et ami, ainsi qu'un partenaire stratégique qui fait face à des défis partagés avec l'Espagne dont l'un des plus pertinents, étant la maîtrise des flux migratoires». Et de poursuivre « la coopération dans ce domaine, est particulièrement riche et intense et est considérée comme exemplaire par les pays voisins en raison de son haut niveau d'institutionnalisation, de son approche globale du phénomène migratoire et de son efficacité, fondée sur le principe de la responsabilité partagée ».