Interviewé par Jean-Jacques Bourdin, l'islamologue suisse mis en examen dans deux affaires de viol a traité ses accusatrices de «menteuses» et assuré qu'il n'avait «jamais été violent». «Quand une femme me dit non, c'est non, je sais ce qu'est le non». Ce vendredi 6 septembre, sur BFM TV–RMC, Tariq Ramadan a clamé son innocence pendant une demi-heure face à Jean-Jacques Bourdin, à l'occasion de la sortie de son livre, Devoir de vérité (Presses du Châtelet). «Ce livre, c'est l'histoire du cheminement d'un homme qu'on a diabolisé et déshumanisé dans ce pays. […] Pendant deux ans, je ne me suis pas exprimé, mais tout a été déballé dans les médias. Je me suis tu mais le tribunal populaire a déterminé que j'étais coupable. […] Je suis victime d'une injustice, mais je ne vais rien lâcher», a-t-il martelé, comparant son cas à celui d'Alfred Dreyfus.
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Le quinquagénaire est revenu sur chacune des accusations de viol portées contre lui, traitant les femmes qui affirment avoir été violées de «menteuses». «Je suis victime d'un traquenard», a-t-il déclaré, assurant que ces femmes se connaissaient et lui avaient tendu un piège. Il a longuement évoqué les cas des deux premières personnes à l'avoir mis en cause, Henda Ayari et de Christelle (dont il a révélé le nom à l'antenne), et a même réclamé des «excuses» à Mounia Rabbouj, qui a dénoncé neuf viols entre 2013 et 2014, sans qu'il soit mis en examen pour l'instant. «Je n'ai jamais été violent» Interrogé sur la nouvelle plainte déposée mi-juillet par une quatrième femme, qui l'accuse de l'avoir violée le 23 mai 2014 à l'hôtel Sofitel de Lyon, le quinquagénaire a assuré qu'il ne connaissait pas cette personne. «Je ne l'ai jamais contactée, je ne sais même pas qui elle est. Je ne suis jamais descendu au Sofitel de Lyon, et le 23 mai 2014, je donnais une conférence à Baltimore (Etats-Unis) devant 10.000 personnes. Cette plainte, c'est un écran de fumée.»
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L'islamologue a nié toute «violence» ou «emprise» envers la gent féminine. «Tout ce que j'ai pu faire avec une femme a toujours été dans le consentement. Je n'ai jamais été violent et je déteste la violence. Je suis un homme de paix et de dialogue». Il a cependant reconnu avoir menti en niant toute relation sexuelle avec Henda Ayari et Christelle. «J'ai voulu me protéger et protéger ma famille. C'était une erreur. Mais c'est un mensonge complètement différent de celui des femmes qui disent avoir été violées, alors qu'il n'y a pas de viol». Bourdin critiqué Tariq Ramadan a par ailleurs présenté ses excuses «à Dieu, à [sa] famille, et à ceux qu'[il a déçus] dans la communauté musulmane» pour avoir été «en contradiction avec certains de [ses] principes». «Je ne suis pas un imposteur, je suis un homme, avec toutes mes contradictions. J'ai fait mon examen de conscience et j'essaye d'être meilleur», a-t-il insisté, soulignant que le fait qu'il ait des «défaillances morales» ne voulait pas dire qu'il était «coupable sur le plan du droit». Critiqué pour avoir invité l'islamologue soupçonné de viols en plein Grenelle contre les violences conjugales, Jean-Jacques Bourdin s'est justifié en évoquant la présomption d'innocence du mis en examen, l'interview précédemment faite par BFM d'une des accusatrices de ce dernier, et son refus de choisir ses invités «en fonction du calendrier du gouvernement». «Je ne vous donne pas une tribune mais la parole», a tenu à préciser Jean-Jacques Bourdin, qui n'a pas ménagé son invité durant l'interview.