Agadir vient d'avoir son festival international du film documentaire, le premier du genre au Maroc. Le troisième à l'échelon du monde arabe, après celui de la Tunisie et du Liban. C'est une femme, Nezha Drissi, qui est à l'origine de cette initiative culturelle et cinématographique, qui manque tant à Agadir. Productrice de documentaire, elle a décidé de revenir dans son Pays, après un passage de 19 ans à Paris, pour participer à sa manière à son développement culturel et social, dans un cadre purement régional. FIDA Doc'Souss, est un festival novateur organisé par l'Association de Culture et d'Education par l'Audiovisuel, créée récemment et basée à Agadir. Association sans but lucratif, elle a pour objet, entre autres, de produire, organiser, encadrer et gérer toute projection publique ; produire ou coproduire tous films cinématographiques, courts et longs-métrages, ainsi que tout document audiovisuel lié à leur promotion et à la valorisation de l'écriture de l'image… Volet Festival, une programmation variée est prévue, avec principalement une compétition internationale de films documentaires long format ( suite à une sélection de 430 films), des séances d'éducation à l'image destinées aux élèves, des ateliers d'écriture documentaire destinés aux étudiants et des rencontres professionnelles destinées aux producteurs et aux réalisateurs. Pour la compétition internationale, une douzaine de films produits en 2007-2008 issus d'horizons géographiques, linguistiques et culturels, très différents (Maghreb, Moyen-Orient, Europe, Amérique Latine et Asie du Sud-est…), concourent pour un palmarès décerné parun jury de 5 personnalités marocaines et étrangères. Un Grand prix, récompensant les qualités humanistes du cinéaste et de son film. Un prix du jury (Coup de coeur)et Un prix Planète (Prix du Public désigné par les suffrages des cinéphiles Gadiris). Les douze films sélectionnés en compétition sont : About Home d'Anna Giralt Gris (Espagne, Liban) Les Anges de la piste de Rémy Ricordeau (France, Chine) Le Chaman, son neveu… Et le Capitaine de Pierre Boccanfuso (France / Philippines) The Mother (La Mère) d'Antoine Cattin & Pavel Kostomarov (Russie, Suisse) Où est l'Amour dans la palmeraie ? de Jérôme Le Maire (Belgique, Maroc) Puisque nous sommes nés de Jean-Pierre Duret et Andrea Santana (France, Brésil) The Red Card (Carton rouge) de Mahnaz Afzali (Iran) The Road of Macca – The journey of Muhammad Asad (La route de La Mecque – Le voyage de Muhammad Asad) de Georg Misch (Autriche) Strawberry Fields (Les champs de fraises) de Ayelet HELLER (Israël,Palestine). Film, selon Nezha Drissi, qui défend la cause palestienne à 100%, dont la réalisatrice sera présente au Festival. A signaler d'ailleurs que tous les réalisateurs des films en compétition seront présents à Agadir. Transasya de Bingol Elmas (Turquie) Yindabad de Mariano AGUDO & Roi GUITIAN (Espagne, Inde) Le douzième film est marocain. Chaque soir, la Caravane Numérique Ambulante assurera dans différents quartiers de la commune urbaine d'Agadir et de ses environs, des projections en plein air, de films documentaires issus des différentes sélections. Par cette initiative, les organisateurs expriment le souci de proximité de cette manifestation culturelle et cinématographique, la volonté de faire partager au plus grand nombre un autre regard sur le monde à travers des films originaux. Un programme spécifiquement destiné au public scolaire de la ville d'Agadir. Il vise à éduquer le regard de plusieurs centaines d'élèves, en leur fournissant des clés pour mieux comprendre le langage des images diffusées sur le grand comme sur le petit écran. Il s'agit de la projection d'un long-métrage, précédé d'un court-métrage : Il est toujours trop tard pour la liberté de Mehrdad Oskouei (Iran) Le Bestiaire de Gaëlle de Virginie Villemin (France) L'animation des séances sera assurée par un comédien originaire de Taroudant, qui effectue le même travail à la Cinémathèque de Tanger. L'occasion, sera donné, à l'occasion des Ateleirs, à une dizaine d'étudiants issus d'établissements supérieurs de la région de partager l'expérience de deux professionnels chevronnés : les réalisateurs Nadine Naous (Chacun sa Palestine) et Ali Essafi (Le Blues des Cheikhates). Chaque matinée sera consacrée à décortiquer les étapes successives du processus de fabrication d'un film documentaire : écriture, production, tournage, montage. Notre objectif est de poursuivre ce travail pendant le reste de l'année en alimentant les cinés clubs organisés par les étudiants, et en animant des formations spécifiques au documentaire dans les écoles audiovisuelles de la région. Le FIDA offrira à des producteurs et réalisateurs marocains l'occasion de bénéficier de l'expertise de professionnels étrangers sur leurs projets (une présélection sera effectuée sur la base d'un dossier ou d'un premier montage), à l'occasion des Rencontres professionnelles. Les professionnels étrangers attendus : Hind Saïh et Mahmoud Choukroullahi (PLAY Films, Paris), Christophe Jorg (ARTE, Paris), Denis Delcampe (Need Production, Bruxelles). Les professionnels attendus : Rachid Kasmi (Balance Prod), Lahoucine Faouzi (Faouzi Vision), Ahmed ZAÏD (2M), Othman Naciri (Scène Nouvelle), Hakim Ghazaoui (Sportis)... Organisée par l'I.R.C.A.M, une table ronde permettra un débat qui s'articulera autour de la Production et de la Diffusion du Cinéma Amazigh. Avec un budget de 3 millions de Dh, amputé de 30%, à cause de promesses non concrétisées, le FIDA Doc'Souss, est soutenu exclusivement par les institutionnels : Wilaya d'Agadir, Conseil Régional du Souss Massa Draâ, Commune Urbaine d'Agadir et Conseil régional du Tourisme. Le Festival est organisé avec grande passion, avec un savoir faire de terrain, une ambition grandiose et un optimisme prometteur. Nous souhaitons pleine réussite au Festival et bon courage à Nezha et à toute son équipe pour la concrétisation des objectifs culturels et éducatifs de ce festival, le premier du genre et qui mérite incontestablement encouragements et soutiens. En effet, ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre ce genre réfléchi d'initiative culturelle qui manque tant dans la destination balnéaire.