Timitar 4 ème édition : une réussite. Préserver le Patrimoine des Arts Populaires régionaux : une nécessité. La quatrième édition du festival Timitar, Signes et Cultures, a été une réussite. L'édition a drainé un public jeune de plus en plus nombreux. Elle a fait déplacer également des milliers de familles, pendant quatre jours, dans une ambiance de fête. Une fois encore le festival Timitar aura démontré et soulevé l'handicap majeur que vit la destination balnéaire Agadir, à savoir celui du manque d'animation. Tous ces milliers de personnes vus dans les deux places du festival concrétisent le besoin de doter la ville d'une bonne animation, au moins une fois par trimestre. On ne peut plus supporter de voir une ville en léthargie toute l'année, en matière d'animation, et subitement réveillée par l'organisation d'un festival, pour quatre jours. Puis plus rien. Tous ces milliers de jeunes qui ont envahi, tout particulièrement la place Bijaouane , sont venus vivre des moments heureux, des moments de musique en présence de leurs artistes idoles, chantant et dansant des heures entières. Ce sont ces jeunes qui font la réussite du festival. Ce sont eux, le festival. La programmation du festival doit tenir compte à la fois de leur présence et de leur genre musicaux préférés. Hob Hoba Spirit ou Bigg et ses prestations de Hip Hop et de rappeur, n'ont rien d'amazigh mais ils ont fait place archi comble. Ils sont déchaînés le public jeune d'une manière fascinante C'est l'autre leçon a retenir pour la programmation future. Pour les juens, c'est ma musique qui compte d'abord. Qu'elle soit amzigh, internationale, locale, régionale ou autre, il faut simplement qu'elle cadre avec leur mentalité, leurs aspirations et reflètent leurs intérêts et leurs passions musicaux, propres à leur génération surtout, donc d'actualité. La musique amazigh doit rester le beau prétexte qui doit faire venir à la fois des artistes amazigh modernes et des artistes contemporains ( marocains et internationaux) adorés et adulés par les jeunes. La preuve est que l'ouverture du festival était très timide. Elle était banale même gravement accentuée par le retard de l'avion de la RAM au bord duquel se trouvaient des invités officiels. L'ouverture protocolaire s'est faite à 21 heures 30 au lieu de 18 heures. Sans tête d'affiche, cette cérémonie d'ouverture avait l'ère d'une manifestation artistique ordinaire. On ne répétera jamais assez, les ouvertures et clôture d'un festival de musique, sont très importantes, et c'est d'abord réussi grâce à la programmation de tête d'affiche, principalement avec des vedettes internationales. Le Timitar part en 2008 vers sa cinquième édition, c'est très important. Il va falloir s'arrêter un bon moment et faire le bilan pour savoir comment se positionner définitivement, quelles options prendre, et quelles autres éviter. Le timing, pour la quatrième édition est très bon. Une bonne entrée en matière dans la saison, estivale, avec le début des grandes vacances qui ont permis à tous ces jeunes de bien se défouler. Le besoin pour eux de danser et chanter en public est tellement fort qu'à maintes reprises, ils le faisaient juste avec la musique des DJ avant même l'entrée en scène des artistes principaux qui déclenchent dès leur apparition un mouvement d'euphorie musicale incroyable ( ce fut le cas pour Hob Hoba et Bigg…) . L'autre leçon à retenir de la réussite du festival Timitar vient de la programmation des troupes purement soussies ( Ahouach ou Rouaysses), qui reçoivent toujours un accueil chaleureux et complice de la part du public. Il est à savoir que la Région Souss Massa Draâ regroupe pratiquement plus de 60 % du patrimoine des Arts Populaires nationaux. Or ce patrimoine est en grande perdition puis qu'il ne jouit d'aune préservation ou sauvegarde de la part de personne. NI institution étatiques, encore moins le fameux ministère de la Culture, ni instituions régionales élues ou autres ne font le nécessaire. Il est nécessaire, voire urgent de développer une stratégie de préservation des Arts Populaires dans la Région du Souss Massa Draâ. On n'a pas le droit de laisser de grand patrimoine se volatiliser au fil des années avec la disparition de toutes ces personnes âgées qui le pratiquent actuellement. Le Conseil Régional du Souss Massa Draâ est l'initiateur et le grand financier et partenaire du Festival Timitar. C'est à l'honneur de ses membres et de son président. L'Association Timitar qui l'organise depuis rois ans œuvre, malheureusement, dans une opacité bizarre. Ni compte rendu, ni rapport financier ou moral, ni AG en public, pour savoir ce qu'elle fait exactement, d'autant plus que la seule mission qu'elle fait c'est d'organiser le festival avec des subventions du Conseil Régional , de la Commune Urbaine et l'apport des sponsors. On ne peut dire que cette Association est un modèle en matière de gestion de communication et de relations publiques. Il dont nécessaire de changer de stratégie et d'opter vers une autre formule qui permettra la pérennité du Festival Timitar mais également la préservation du patrimoine des Arts Populaires dans la RSMD. La formule n'est pas magique. Elle a fait ses preuves partout dans le monde. C'est s'agit de la création d'une Fondation Pour la Sauvegarde des Arts Populaires du Sud. La Fondation doit être plus structurée et mieux outillée que l'Association Timitar, avec un siège à Agadir, un personnel permanent, une stratégie de travail claire, un programme d'actions qui prend en compte toute la région Souss Massa Draâ. La Fondation se chargera également de l'organisation du Festival Timitar, en sa qualité de festival phare de la RSMD, mais également d'autres festivals provinciaux à Taroudant, Tiznit, Ouarzazte, Zagora etc. Pour cela elle aura besoin des subventions du Conseil Régional de subventions des différentes Communes Urbaines du territoire de la RSMD, de la signature de partenariats de coopération avec des pays amis, et bien sûr de l'apport du sponsoring régional et national. Il ne faut pas se leurrer, ce sont les institutions et les structures bien ficelées qui marchent et qui apportent un réel développement culturel local et régional, permanent et crédible. Pour l'instant l'implication de l'actuel conseil régional est garanti mais qu'en sera-t-il en 2009, avec un nouveau bureau et éventuellement un nouveau président de Région ? Rien n'est garanti d'avance. C'est la pérennité dans l'action qui fait sa réussite. Développer c'est aussi prévoir. C'est aussi programmer, c'est également se projeter dans l'avenir immédiat. Gérer l'immédiat, sans se soucier de l'avenir n'est pas encourageant pour l'engagement vis-à-vis des générations à venir. La responsabilité est à la fois immédiate mais doit s'inscrire dans le cadre d'une bonne vision à court, moyen et long terme. Pensez-y SVP. A bon entendeur, salut.