L'Organisation des Nations unies (ONU) et l'Union africaine (UA) ont convenu, samedi 8 février, de l'urgence de mettre fin à l'escalade de la situation sécuritaire en Libye et au Sahel, estimant qu'il s'agit d'une menace réelle à la stabilité dans le monde. Prenant la parole lors d'une réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA, en marge du sommet de l'organisation panafricaine devant s'ouvrir dimanche à Addis-Abeba, le Secrétaire-Général de l'Onu, Antonio Guterres, et le Président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, se sont alarmés de la gravité de la situation en Libye et au Sahel. La Situation en Libye et au Sahel pose incontestablement une menace à la paix et la sécurité internationales, a dit M. Faki, soulignant que la situation en Libye ne cesse de se dégrader pour devenir une véritable «guerre ouverte». «Il s'agit d'une menace à la paix et la sécurité internationales et c'est la raison pour laquelle nous voyons toujours que les Nations Unies ont une responsabilité et particulièrement le Conseil de sécurité conformément à la Charte de l'ONU», a-t-il soutenu. Le responsable de l'UA s'est, dans ce contexte, élevé contre les ingérences étrangères en Libye, appelant au respect de l'embargo sur les armes dans ce pays afin d'ouvrir la voie à un dialogue politique entre les parties libyennes. Pour sa part, M. Guterres a relevé que l'escalade de la situation en Libye a permis aux groupes terroristes de gagner en présence et en influence dans la région et favorisé l'arrivée d'armes et de combattants étrangers, la traite des êtres humains et d'autres activités criminelles. Il a rappelé que depuis avril dernier la lutte pour le contrôle de la capitale libyenne a tué et blessé des milliers de personnes. Le droit international humanitaire et le droit international des droits de l'homme ont été maintes fois bafoués, a-t-il déploré, précisant que plus de 160.000 personnes ont été déplacées. Tout cela a exacerbé les tensions et les conflits submergeant les mécanismes de résolution des conflits et mettant à rude épreuve les systèmes de gouvernance déjà fragiles dans les pays du Sahel, a-t-il relevé, ajoutant que la situation sécuritaire et humanitaire à travers le Sahel se détériore constamment et menace de se propager. «La mobilisation courageuse et concertée pour mettre fin à la crise en Libye et au Sahel est non seulement nécessaire mais urgente», a souligné M. Guterres, notant que l'Onu continue de soutenir la mise en œuvre de l'Accord de paix au Mali en tant que pierre angulaire sans laquelle il ne peut y avoir de stabilité dans la région. Et de souligner que les solutions sécuritaires ne pourront pas à elles seules régler le problème de l'extrémiste violent. «Le développement reste le meilleur instrument pour parvenir à la paix, mais le développement a aussi besoin de sécurité», a-t-il dit.