L'Union africaine (UA) tiendra dimanche à Addis-Abeba son 33ème sommet ordinaire avec un focus sur les questions de paix et de sécurité en Afrique, la réforme institutionnelle de l'organisation et l'opérationnalisation de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Placé sous le thème «Faire taire les armes : créer des conditions propices au développement de l'Afrique», le Sommet devra réfléchir sur les moyens à même de relever le défis sécuritaires pour ouvrir la voie à une Afrique pacifique et prospère. Le Président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a donné le ton en lançant les travaux du Conseil exécutif en prélude au Sommet. Il a souligné que «le conflit en Libye, les menaces des djihadistes Al Shebab en Somalie, au Mozambique, dans la région du Sahel et dans le pourtour du bassin de Lac Tchad, la montée du populisme marquée par les replis nationalistes et ethno-identitaires, l'extrémisme et le radicalisme, pour ne citer que ceux-là, nous renforcent dans la conviction que le thème de l'année est plus que pertinent». Toutefois, le Président de la Commission reconnait, que «l'horizon temporel initialement fixé à la réalisation de ce projet phare de l'Agenda 2063, à savoir 2020, est déjà là et cette échéance échue révèle davantage la complexité de la problématique sécuritaire en Afrique». Les dirigeants africains semblent unanimes quant à la nécessité de faire taire les armes pour baliser le chemin pour une croissance économique inclusive et créatrice d'emplois. Le Sommet d'Addis-Abeba devra également aborder un point aussi important à savoir la réforme institutionnelle de l'Union. Un rapport est attendu dans ce sens et sera présenté par le Président Rwandais Paul Kagame, Leader sur la réforme institutionnelle de l'UA. Sur ce registre, «des avancées sont enregistrées», selon la Commission de l'UA, dont le Président qui affirme que le processus de transformation de l'Afrique se poursuit, présentera devant le Sommet un rapporte sur la mise en œuvre de cette réforme. Sur le plan économique, le Sommet de l'UA discutera aussi de l'opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), dont la mise en œuvre promet un développement et une croissance économique pour le Continent. Il s'agit d'un projet ambitieux qui devra faire de l'Afrique le plus grand marché commun de la planète avec une population de plus d'un milliard d'âmes et un Produit Intérieur Brut de plus de trois trillions de dollars. Pour réaliser les objectifs de l'UA, le Maroc, une voix de sagesse entendue dans le continent, n'a cessé de souligner l'impératif de l'interdépendance entre la paix, la sécurité et le développement en Afrique. «Sans paix et sécurité, il est illusoire de penser à une croissance économique ou à un développement inclusif» dans le continent africain, a affirmé le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'Etranger, M. Mohcine Jazouli, à l'occasion de la tenue du Conseil Exécutif précédant le Sommet. Le ministre délégué a noté que les thématiques qui seront traitées lors du Sommet sont «essentielles pour réussir l'émergence de notre continent». Durant les travaux du Conseil, la délégation marocaine a mis l'accent sur le principe fondamental qui doit diriger l'action africaine commune consistant à mettre au centre de l'agenda panafricain la paix, la stabilité, le développement et la prospérité du citoyen africain conformément à la vision du Roi Mohammed VI. Il a été l'occasion de rappeler ce principe fondamental qui s'inscrit en droite ligne de la vision royale qui place les intérêts vitaux du citoyen africain au cœur des préoccupations de l'action africaine commune prônée par le Maroc.