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SPECIAL SOMMET AFRIQUE : Points saillants de l'ordre du jour du 28ème sommet de l'UA : Élection de la nouvelle Commission et demande d'adhésion du Maroc
Publié dans L'opinion le 29 - 01 - 2017


Appel à la restructuration
de l'UA
Le 28ème sommet de l'Union Africaine se tient cette année à la fin de ce mois à Addis-Abeba en Ethiopie. Un sommet qui revêt une grande importance vu la consistance de son ordre du jour et vu surtout les circonstances de sa Tenue, en premier lieu l'avènement majeur du retour du Maroc en son sein d'une part et la volonté des Etats membres à apporter des modifications sensibles à son statut constitutif. Ce spécial abordera tout d'abord les points saillants de son ordre du jour, avant de présenter les autres points.
Élection de la nouvelle
Commission de l'UA
Il y a cinq candidats au poste de présidence de la dite commission, soit deux de plus que lors du scrutin précédent, non concluant, en juillet 2016. Il s'agit des MM. Pelonomi Venson-Moitoi et Agapito Mba Mokuy, respectivement ministres des Affaires étrangères du Botswana et de la Guinée équatoriale, Pour avoir recueilli suffisamment de soutien en Juillet dernier.
Les trois autres candidats sont M. Abdoulaye Bathily, ancien envoyé spécial des Nations Unies pour l'Afrique centrale et ancien ministre des affaires environnementales et de l'énergie au Sénégal, M. Moussa Faki Mahamat, ministre des Affaires étrangères et ancien Premier ministre du Tchad, et Madame Amina Mohamed, ministre des Affaires étrangères du Kenya et Ancien directeur général adjoint du Programme des Nations Unies pour l'environnement.
Le vice-président et huit commissaires seront également élus dans ce qui promet être une course serrée pour les positions supérieures à pourvoir. Cela va de l'élection des membres de l'AUC, à la division du travail entre président et vice-président, en passant par la l'amélioration de la gestion de l'organisation elle même. Le rapport concernant ce point de l'ordre du jour est sur la table du sommet.
La demande d'adhésion
du Maroc à l'UA
Le Maroc a officiellement demandé à être réadmis à l'UA en septembre 2016. L'AUC a communiqué la demande du Maroc aux Etats membres en novembre. Le Maroc doit d'abord obtenir le soutien d'une majorité simple des Etats membres de l'UA. Si tel est le cas, l'Assemblée de l'UA examinera la question. Pour que la demande de Rabat soit couronnée de succès, une majorité de deux tiers doit l'approuver.
Le débat sur la demande du Maroc pourrait être ardu à cause de l'affaire Saharienne. Et pour cause, la soit disant (République arabe sahraouie démocratique) est un produit « made in » Algérie et commercialisé à l'UA, cette dernière ayant fait d'une entité séparatiste un membre fondateur à part entière.
Aujourd'hui, seul un tiers des États africains la reconnait encore. Au fil des ans, le nombre d'États reconnaissant la (RASD) a fortement diminué. Mieux encore, lors du dernier sommet tenu à Kigali l'année passée, 28 États ont demandé la suspension de l'entité séparatiste.
Alors que le Maroc n'a pas officiellement soulevé de conditions préalables à l'adhésion à l'UA, la coexistence est quasi impossible au sein de l'UA entre les deux belligérants. Le sommet Arabo-africain tenu à Malabo en Guinée équatoriale il y a quelques mois, l'a bien montré et démontré : le Maroc et neuf pays arabes ont quitté le sommet pour protester contre la présence de la (RASD).
La demande de restructuration
de l'UA
A Kigali, les chefs d'Etat et de gouvernement ont donné au Président M. Paul Kagame du Rwanda le mandat de soumettre un rapport sur la réforme institutionnelle de l'UA. Aussitôt une commission de neuf membres est mise en œuvre, composée des personnalités suivantes:
Dr Acha Leke, un partenaire principal de McKinsey & Co. Cristina Duarte, l'ancienne ministre des finances du Cap Vert, Donald Kaberuka, ancien président de la Banque africaine de développement, Dr Carlos Lopes, ancien secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, la Tchadienne Mariam Mahamat Nour, ministre de l'économie, de la planification et de la coopération,
la nigériane Amina Mohammed, ministre des affaires environnementales, Strive Masiyiwa, homme d'affaires zimbabwéen basé à Londres, Tito Mboweni, ancien gouverneur de ‘'South African Reserve Bank'' Vera Songwe, directrice régionale pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre de la Société financière internationale Or la restructuration de l'organisation passe inévitablement par la révision de sa charte, et Dieu sait combien cela est vital pour la sauvegarde de l'unité africaine. L'un des points litigieux qui partagent les membres de l'UA est justement l'affaire saharienne, qui constitue pour le Maroc une question de vie ou de mort.
D'autres points à l'ordre
du jour au sommet
Le Fonds de l'UA pour la paix
Une autre question importante inscrite à l'ordre du jour du sommet sera la discussion des modalités d'application du Fonds africain pour la paix. A rappeler qu'au cours du sommet de juillet 2016 à Kigali, les chefs d'État et de gouvernement ont convenu d'un nouveau mécanisme de financement de l'UA, à savoir un prélèvement de 0,2% sur les importations dans les pays africains, ainsi qu'une nouvelle structure du fonds.
Les ministres africains des Finances se sont réunis à Addis-Abeba en septembre 2016 pour rédiger les lignes directrices qui président à la mise en œuvre de la décision prise à Kigali, et qui sera soumise à l'approbation des Etats membres dans les heures qui viennent. La réunion des ministres délégués a abordé les diverses questions relatives au fonctionnement afin que Le Fonds devienne opérationnel à partie de 2017.
Rapports et recommandations
des comités à l'intention du Sommet
2016 était l'année africaine de la femme. La session ordinaire des ministres des affaires étrangères, a examiné les rapports des divers comités de l'UA et a formulé des recommandations à l'intention du Sommet, soulignant l'importance de la défense des Droits de l'homme en général et les Droits des femmes en particulier.
Etaient présents les ministres des Affaires étrangères de l'UA, les commissaires de l'UA, les dirigeants d'organisations intergouvernementales, les ministres et les autorités dûment désignées des pays membres. Parmi les invités figuraient le Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, M. Carlos Lopez, et des ambassadeurs accrédités à l'UA.
Les rapports du inhérents
à la Commission
La Session ordinaire du conseil exécutif de la CUA a examiné le rapport du Comité des Représentants Permanents, ainsi que le rapport annuel du Président de la Commission pour l'exercice 2015/16. Elle a également examiné et adopté le budget révisé pour l'exercice 2016.
Le Conseil exécutif a également examiné les rapports du Comité ministériel ad hoc sur l'échelle d'évaluation, du Comité ministériel sur les candidatures d'Afrique au sein du système international, celui du Comité ministériel sur les défis de la ratification et de la mise en œuvre des traités de l'OUA et de l'UA, celui du Comité de suivi de l'Agenda 2063, et le rapport du Comité ministériel sur les élections des membres de la Commission en juillet 2016.
Une autre fonction du Conseil exécutif était l'élection des membres du Conseil de paix et de sécurité de l'UA et d'un membre du Comité africain des experts sur les droits et le bien-être de l'enfant. Les quinze membres du Conseil de Paix et de Sécurité qui ont été élus sont originaires de l'Afrique du Sud, du Botswana, du Rwanda, de l'Ouganda, du Tchad, du Burundi, de l'Algérie, du Niger, du Togo et de la Sierra Leone pour deux mandats d'un an, le Kenya, la Zambie, le Congo et le Niger pour un mandat de trois ans.
Dans ses directives au Conseil, le Ministre des affaires étrangères du Zimbabwe, M. Simbarashe Mumbengegwi, a déclaré que le Conseil recevrait des informations sur la restructuration de la Commission de l'UA et d'autres organes et institutions et sur l'évaluation de son partenariat.
Il a souligné que le nouveau barème d'évaluation imposerait des exigences aux économies africaines, mais c'est le prix à payer pour que l'Union soit indépendante du à l'égard du financement externe. M. Mumbengegwi a noté que les discussions, les décisions et les recommandations du Conseil doivent prendre connaissance des déclarations de principe formulées par les dirigeants.
Le président de la CUA a souligné que le Conseil avait chargé la Commission de prendre les mesures nécessaires pour vulgariser l'Agenda 2063, afin d'assurer l'appropriation et le contrôle de l'UA et de ses processus et programmes. Et d'inviter les États membres et les communautés économiques régionales à adapter l'ordre du jour dans leurs systèmes et processus internes, afin d'accélérer l'intégration régionale et continentale.
S'adressant au Conseil exécutif lors de la cérémonie d'ouverture, le Président de la Commission de l'UA, a réitéré la vision de l'UA pour construire une Afrique conduite par ses citoyens. Le Président a souligné que l'Agenda 2063 n'était pas uniquement le programme de l'UA, mais dédiée à la diversité de l'Afrique, aux gens de tous horizons, aux poètes et chanteurs, aux femmes filles, aux hommes d'affaires, aux agriculteurs et à la diaspora.
Le Président de la Commission de l'UA a rappelé que le rapport de la Réunion du Conseil exécutif sur les compétences requises pour l'Agenda 2063, a mis en évidence un énorme déficit de compétences, exhortant les membres à entamer des discussions avec le secteur privé africain sur l'industrialisation, l'agriculture, Les infrastructures, la circulation des marchandises, les personnes et les services.
La 3ème retraite ministérielle
de l'UA tenue à Mekele.
La Commission de l'UA a organisé une retraite ministérielle pour les membres du Conseil exécutif à Mekele. L'idée de la retraite a été proposée pour la première fois par l'Éthiopie il y a deux ans, afin de permettre aux ministres des Affaires de l'UA et aux ministres délégués par leurs gouvernements, de réfléchir et échanger des vues sur la mise en œuvre des actions 2063. Ce premier retrait a essayé d'identifier les approches sur les démarches stratégiques nécessaires pour atteindre les points clés de l'agenda 2063 et comment mettre en œuvre les projets phares du dit Agenda.
Ces projets phares comprennent le réseau intégré des trains à grande vitesse, Une e-Université virtuelle africaine, la formulation et l'établissement d'une stratégie sur les produits de base, l'établissement de la zone continentale de libre-échange, le passeport africain permettant la libre circulation des personnes, la mise en œuvre du projet du barrage du Grand Inga, le réseau électronique panafricain, faire taire les canons, une stratégie africaine de l'espace extra-atmosphérique, Un seul marché de l'aviation, Institutions financières africaines.
Le 28ème Sommet de l'Union
Africaine des Affaires économiques
La Commission africaine de l'UA a conçu la Plateforme économique africaine de l'UA comme un forum d'engagement franc parmi les dirigeants africains de différentes sphères de la société, pour réfléchir à la manière d'accélérer la transformation économique de l'Afrique par la collaboration, la coopération et la copropriété des objectifs continentaux de l'Afrique.
L'AEP est l'un des projets phares de l'Agenda 2063 qui a donné la priorité à la création d'un forum annuel multipartite pour rassembler les dirigeants africains de toutes les sphères de la société pour réfléchir à la manière d'accélérer la transformation économique de l'Afrique par la mise en œuvre de l'Agenda 2063.
L'Agenda 2063 vise la réalisation de la Vision panafricaine d' « une Afrique intégrée, prospère et pacifique, conduite par ses propres citoyens, représentant une force dynamique sur la scène internationale. L'institutionnalisation de l'AEP en réunissant différentes parties prenantes est l'un des moyens de parvenir à un continent prospère en engageant les Africains à trouver des solutions africaines aux problèmes africains en identifiant les meilleurs moyens et l'utilisation des ressources pour atteindre l'objectif de croissance inclusive.
L'AEP inaugurale est organisée par la Fondation de l'UA et se tiendra à Port-Louis, l'île Maurice du 20 au 22 mars 2017. Le forum rassemblera les dirigeants politiques africains, les chefs d'entreprise, la société civile, le secteur privé et les milieux universitaires pour discuter des questions touchant l'Afrique et comment peut-elle exploiter ses vastes ressources pour améliorer le développement des peuples africains.
L'Agenda du développement
de l'Afrique à l'horizon 2063
Le président a souligné que l'Agenda 2063 n'est pas seulement le programme de l'UA, mais aussi celui des divers groupes d'Africains de tous les horizons, les poètes, les chanteurs, les danseurs, les jeunes, les femmes et les filles, le secteur privé, les agriculteurs, les entrepreneurs Les enfants d'Afrique et tous les citoyens africains, hommes et femmes, jeunes et vieux, urbains et ruraux ainsi que la diaspora.
Le président a reconnu les efforts déployés par les jeunes en matière d'esprit d'entreprise, d'innovation, d'universités et de la société civile, pour aborder les problèmes de l'Afrique de manière novatrice. Elle a cependant rappelé que le rapport sur les compétences essentielles pour l'Agenda 2063 de la récente retraite de Mekele met en évidence un énorme déficit de compétences. Le président de la CUA a appelé à des discussions avec le secteur privé africain sur l'industrialisation, l'agriculture, le développement des infrastructures, la circulation des biens, des personnes et des services, entre autres. En ce qui concerne le thème de cette année consacré aux droits de l'homme, le président a déclaré que depuis le lancement de la première fiche de score pour les femmes en Afrique, les pays ont pris des mesures pour mieux se concentrer sur les indicateurs relatifs aux droits de l'homme. Dans son discours de clôture, le président a salué la résilience des peuples et des gouvernements de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone, ainsi que la solidarité continentale pour mettre fin à l'épidémie d'Ebola.
Dans son discours d'ouverture M. Simbarashe Mumbengegwi, Ministre des affaires étrangères de la République du Zimbabwe et Président du Conseil exécutif de l'UA, a appelé à la domestication de l'Agenda 2063 et la poursuite de la réalisation de la Vision africaine. Il a ajouté que la question du terrorisme qui a causé la perte de vies et de biens a négativement affecté le développement socio-économique de certaines parties du continent, d'où la nécessité de s'unir contre toutes formes de terrorisme.
Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, M. Carlos Lopez, a souligné la nécessité d'une transformation structurelle pour stimuler le progrès économique de l'Afrique. M. Lopez a condamné le génocide au Rwanda. Dans sa conclusion, M. Carlos Lopez a appelé les États membres à donner la priorité à la fin des conflits armés.
La réunion du Conseil exécutif est la deuxième des trois réunions statutaires qui se tiendront au cours du 26e Sommet de l'Union africaine qui se tiendra du 21 au 31 janvier 2016. La première réunion a été celle du Comité des représentants permanents qui s'est tenue du 21 au 23 janvier. La réunion finale du sommet sera celle des Chefs d'Etat et de Gouvernement qui se tiendra du 30 au 31 janvier.
Pendant deux jours, les ministres des Affaires étrangères et les autres ministres ou autorités dûment désignés se sont réunis à huis clos pour délibérer sur les différents points de leur ordre du jour, y compris l'examen du rapport du Comité des représentants permanents. Le Conseil exécutif préparera l'ordre du jour des chefs d'État avec les recommandations appropriées pour examen par l'Assemblée.
Le fléau du terrorisme
sur le continent
Lors du 28ème sommet de l'UA, les dirigeants africains s'engageront également sur un certain nombre de questions de paix et de sécurité dans le continent. Cela comprend les modalités de déploiement de la force de protection régionale pour le Sud-Soudan, l'effort de reconstruction post-conflit en République centrafricaine et l'instabilité politique au Burundi, en République démocratique du Congo et en Guinée-Bissau. Les dirigeants de l'UA se pencheront également sur le fléau croissant du terrorisme sur le continent, qui a occupé une place prépondérante dans les délibérations du Conseil de paix et de sécurité en 2015. Dans le bassin du lac Tchad, l'UA a appuyé la création d'une Force multinationale commune, pour faire face à la menace posée par Boko Haram.
Au Mali, divers groupes armés continuent de profiter de la présence limitée du gouvernement dans le nord du pays, ainsi que de l'instabilité politique actuelle, pour mener des attaques djihadistes. Ces attaques se produisent non seulement au Mali, mais aussi à travers le Sahel. L'UA doit encore faire des déclarations sur la force africaine proposée au sein de la Mission des Nations Unies pour le Mali, afin de lutter contre l'aggravation de la menace du terrorisme dans le Sahel. En Libye, l'instabilité politique et la présence de l'Etat islamique continuent à aggraver l'insécurité dans la région. L'UA doit encore lancer le dialogue national proposé pour la réconciliation en Libye, comme l'a indiqué le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union européenne, Smaïl Chergui, lors du 27ème sommet de l'UA tenu à Kigali. La menace posée par al-Shabaab en Somalie reste également importante. Comme la Mission de l'UA en Somalie prévoit une sortie d'ici 2020, on s'attend à ce que la mission soit renforcée pour permettre au nouveau gouvernement élu de neutraliser al-Shabaab.
La Force opérationnelle régionale dirigée par l'UA est confrontée à des contraintes financières et humaines qui limitent sa capacité à faire face aux menaces que représente actuellement le groupe extrémiste en Afrique centrale. L'UA devra favoriser un dialogue efficace entre les Etats et habiliter les forces africaines à éliminer la menace croissante du terrorisme sur le continent.
Ce spécial s'est basé sur les données du secrétariat de la commission de l'Unité africaine fournies dans son site web


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