Ce dimanche 26 janvier, «Des Histoires et des Hommes» nous fera voyager à travers les siècles à la rencontre d'une femme qui a marqué de son empreinte l'Histoire du Royaume. Malika El Fassi, la seule femme signataire du manifeste de l'indépendance. Elle est née en janvier 1919 à Fès. En ce Maroc sous protectorat, les jeunes filles n'ont pas accès aux écoles. Malika suivra la majeure partie de sa scolarité à domicile. L'enseignement lui est dispensé par d'éminents professeurs triés sur le volet par un père désireux de voir sa fille parfaire son éducation. A 15 ans, sur les colonnes de la revue "Almaghrib", elle dénonce l'interdiction faite aux femmes d'intégrer l'Université Al Qaraouiyine. Cet article signé "Al Fatate" (elle prendra plus tard le pseudonyme de "Bahitat Al Hadara") et publié en 1935 a été le premier acte de journalisme féminin en terre marocaine! La seule femme signataire du manifeste de l'indépendance… C'est ainsi qu'a débuté sa vocation de militante de la cause des femmes. L'action militante étant interdite par les Français, elle avait plaidé pour la création d'écoles libres nationalistes parrainées par le Sultan et pour l'accès de jeunes filles dans les collèges avant de s'attaquer à la mixité du savoir au sein de l'université Al Qaraouiyine. Malika El Fassi n'est pas la première femme à s'être engagée dans la lutte pour l'indépendance mais c'est la seule femme au milieu de 60 hommes à avoir apposé sa signature sur le manifeste de l'Indépendance, ce document majeur de notre Histoire dans lequel les nationalistes cessaient de réclamer la réforme du protectorat pour revendiquer l'Indépendance. De l'Indépendance, à sa mort en 2007, elle focalisera son action sur la lutte contre l'analphabétisme et l'exclusion sociale.