Plusieurs Organisations non gouvernementales (ONG) marocaines prennent part à Madrid aux travaux de la 25è Conférence des parties de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP 25), avec un même objectif: défendre le climat. Ces ONG relevant du réseau d'action pour le climat dans le monde arabe (CANAW) ambitionnent de jouer un rôle efficient dans la protection du climat, au niveau mondial, à partir de la région arabe. La réalisation d'un équilibre géographique et du développement durable entre peuples, la limitation du réchauffement global à 1,5 °C, la transition vers les énergies renouvelables, la lutte contre les combustibles fossiles et la neutralité carbone à l'horizon 2050, figurent parmi les principales préoccupations de ces organismes. Certes, le Maroc est un pays non pollueur, mais qui reste fortement impacté par les changements climatiques, à l'instar de nombre de pays arabes et africains. Les militants écologistes essayent, à travers des rencontres, des échanges, des débats et des négociations, d'avoir l'agrément des pays pollueurs pour la prise de mesures qui s'imposent, principalement les Etats-Unis d'Amérique et la Chine, pour élever les ambitions climatiques, appelant à garantir le financement des pays pollueurs pour la réduction des impacts des gaz à effet de serre (GES) sur les pays en voie de développement, dans la perspective de parvenir à un accord global sur les changements climatiques et d'édifier ensemble un meilleur avenir environnemental pour toute la planète. Le CANAW, qui fait partie du Réseau d'action international pour le climat (CAN), compte plus de 1.100 ONG dans 120 pays qui s'emploient à promouvoir les actions pour faire face aux changements climatiques, dont l'Alliance marocaine pour le climat et le développement durable (AMCDD). L'AMCDD se veut la plus grande plateforme des associations et des réseaux d'associations au Maroc actifs dans les domaines de l'environnement et du développement durable. Elle se positionne en tant que réseau national de référence, représentatif des ONG et des associations nationales, régionales et locales, oeuvrant à la promotion du dialogue et de plaidoyer, sur les plans national et international, dans les domaines du développement durable, d'adaptation et d'atténuation des effets des changements climatiques. Conscientes de l'importance des rôles que peut jouer la société civile pour l'accélération des efforts des pays qui soutiennent la question de protection du climat et de lutte contre les changements climatiques, de renforcement des principes d'équité, de justice sociale, du développement durable et d'intégration des jeunes qui sont un partenaire fondamental dans la contribution à la prise de décisions, ces ONG oeuvrent à l'élaboration et à l'évaluation des politiques publiques, ainsi qu'à la mise en place de mécanismes de plaidoyer et de campagnes collectives. Ces ONG, qui participent activement aux débats, à travers des groupes thématiques, proposent la mise en place d'une stratégie visant le renforcement du niveau de la coopération entre les départements gouvernementaux compétents, les parties concernées par les changements climatiques et la société civile, en présentant des propositions relatives à des projets thématiques basés sur la mobilisation, la communication, la coordination, le partenariat, le renforcement des capacités, le développement d'approches structurantes, intégrées, dynamiques et proactives. Ces propositions portent sur le traitement des questions urgentes, notamment la pénurie d'eau, l'agriculture, la sécurité alimentaire, l'énergie, les forêts, outre les effets du changement climatique. L'objectif escompté à travers l'ensemble de ces initiatives consiste à contribuer à la mise en place de politiques mondiales, régionales et nationales visant l'instauration des bases du développement durable et de lutte contre les impacts des aléas climatiques. La COP 25 a ouvert ses portes, le 2 décembre à Madrid, pour 2 semaines de négociations entre Etats sur les questions climatiques, mais c'est en coulisses que devrait se jouer cette COP et préparer de la meilleure façon possible, la prochaine prévue vers la fin de 2020 à Glasgow en Ecosse, année décisive pour le climat et la biodiversité. Les Etats ont jusqu'à cette date pour revoir à la hausse leurs ambitions climatiques, comme promis, lors de la conclusion de l'accord de Paris sur le climat (COP21), en 2015. Les pays les plus ambitieux veulent porter à 55 % l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2030, contre 40 % à l'heure actuelle. Les Etats avaient soumis leurs contributions déterminées (NDC) et les plans d'actions établis par chaque pays pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), secteur par secteur, d'ici à 2030, avec pour objectif de remplir leur part du contrat de l'accord de Paris. Dans un récent rapport alarmant, l'ONU assure qu'il est encore possible de multiplier les ambitions et réduire les émissions, et de rester sous 2°C, voire sous 1,5 ° si des moyens conséquents sont mis en œuvre. En effet, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) souligne, dans un nouveau rapport annuel publié la semaine dernière, l'impératif de réduire de toute urgence les émissions de gaz à effet de serre pour éviter une catastrophe climatique, en pressant les Etats à accélérer la mise en œuvre de leur transition écologique et en les exhortant notamment à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 7,6 % par an chaque année, dès l'an prochain et jusqu'à 2030, soit un total de 55 % de baisse entre 2018 et 2030. Ces mesures permettraient de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, conformément aux recommandations de l'accord de Paris, alors que tout retard, au-delà de 2020, rendrait l'objectif de 1,5 °C hors de portée.