Grâce à internet et aux réseaux sociaux, les violations des droits de l'Homme qui, autrefois passaient sous silence dans les camps de Tindouf, sont aujourd'hui connues de "tout le monde", a affirmé mercredi à New York l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale. "Dans le passé, il n'y avait ni internet, ni réseaux sociaux, ni téléphones portables, mais maintenant, les camps de Tindouf, qui sont une prison à ciel-ouvert, sont devenus comme une boule de cristal : Tout le monde sait ce qui s'y passe comme violations graves des droits de l'Homme", a expliqué M. Hilale lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, suite à l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2494 sur la question du Sahara marocain. L'ambassadeur a rappelé, à cet égard, que le Maroc a alerté depuis des décennies le Conseil de sécurité et la communauté internationale sur les violations flagrantes des droits de l'Homme commises dans les camps de Tindouf par le polisario, faisant remarquer que cette situation s'explique par le fait que ces camps sont dirigés d'une main de fer par "une oligarchie stalinienne". "Ces camps sont les seuls au monde où la sécurité, la gestion des populations et même la justice ne sont pas confiées au pays hôte, comme c'est le cas dans d'autres situations à travers le monde et conformément au droit humanitaire international", a déploré M. Hilale. "L'ensemble de ces prérogatives sont confiées au polisario, qui dirige et viole les droits de l'Homme et qui a pris en otage le destin de milliers de personnes, séquestrées dans ces camps depuis pratiquement 44 ans", a-t-il regretté. A cet égard, M. Hilale a fait part de sa satisfaction que le Secrétaire général de l'ONU ait accordé plusieurs paragraphes à cette question dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur le Sahara marocain. En effet, le rapport du Secrétaire général a épinglé les dirigeants du "polisario" pour leurs violations graves et systématiques des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf. Dans ce document, M. Antonio Guterres a énuméré les manifestations, les marches et les sit-in qui se sont multipliés dans les camps de Tindouf, d'avril à juin 2019, pour protester contre le blocus et les mesures restrictives de la liberté de circulation et de déplacement, imposés par le polisario. A cet égard, le rapport précise que les groupes de manifestants ont "protesté plusieurs fois par mois dans les camps" de Tindouf en Algérie et "ont également appelé à la liberté de mouvement et à des réformes générales". M. Guterres n'a pas manqué de souligner une des revendications de ces manifestants qui consiste à obtenir des informations des dirigeants du polisario et de l'Algérie sur "le sort d'El Khalil Ahmed Braih, porté disparu en Algérie depuis 2009". En effet, l'épouse et les enfants de Braih ont commencé, le 15 juillet, un sit-in devant le complexe des agences onusiennes dans la région. Le rapport s'est, en outre, étalé sur les nombreuses informations reçues par le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme, concernant le recours massif, par "les forces de sécurité du polisario au harcèlement, arrestations arbitraires et mauvais traitements" contre des défenseurs des droits de l'Homme et des blogueurs engagés dans la documentation des violations des droits de l'Homme dans les camps. Le document précise que ces défenseurs des droits de l'Homme et blogueurs n'ont fait qu'oser dénoncer sur les réseaux sociaux la gestion par le polisario des camps de Tindouf. "Ils ont été arrêtés en juin 2019 par les forces de sécurité du polisario suite à un sit-in à Rabouni pour protester contre la disparition d'El-Khalil Ahmed Braih", selon le rapport.