A travers les récentes déclarations de son président, Ahmed Reda Chami, le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) a réagi à l'affaire Hajar Raissouni, suivant ainsi le débat sur les libertés individuelles et la question de l'interruption volontaire de la grossesse. S'abstenant de «réagir à chaud sur certains sujets d'actualité où les news et fake news fusent de partout", Chami dévoile, dans une publication en date du 13 septembre, sur sa page Facebook, soit près de deux semaines après l'éclatement de l'affaire, sa position qui penche en faveur de la dépénalisation de l'avortement en cas de force majeure et des relations sexuelles consenties extra-conjugales. «Il est grand temps de passer à l'action pour éviter que ce mal ne nous ronge davantage !», a-t-il averti. L'ex-ministre de l'Industrie du gouvernement Abbas El Fassi déclare que «des expériences dramatiques et embarrassantes comme celle à laquelle on assiste actuellement avec l'affaire de la journaliste Hajar Raissouni en tant que citoyenne et femme» auraient pu être évitées «si la nouvelle législation sur l'avortement (qui est en suspens depuis 2016) avait été adoptée». Chami rappelle ensuite que le CESE «a abordé cette question dans de nombreux avis et rapports, et formulé plusieurs recommandations qui sont plus que jamais d'actualité», tout en précisant que ces dernières «n'ont toujours pas trouvé preneur». Ainsi, des recommandations pour revoir et améliorer le cadre médico-légal de l'interruption de grossesse peuvent être consultées, par exemple, dans le rapport sur la Promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes dans la vie économique, sociale, culturelle et politique, rappelle encore Chami. Un autre rapport du Conseil, publié en 2016 autour des Dimensions sociales de l'égalité entre les femmes et les hommes, préconise d'abroger les «dispositions des articles 490 et 491 du code pénal qui, en criminalisant les relations sexuelles consenties comme non consenties en dehors du mariage, font obstacle au droit des femmes de porter plainte pour viol», poursuit le président du CESE. Plus récemment, poursuit Chami, le CESE avait suggéré, dans son avis sur le mariage des enfants émis en juillet 2019, de «promouvoir le débat public sur les questions juridiques liées à la pénalisation des relations sexuelles hors mariage, à l'avortement, au viol et aux abus sexuels afin de vulgariser les lois et les réflexions qui les sous-tendent…». Et Chami de rappeler d'autres recommandations du CESE, telles que «l'éducation sexuelle par des moyens adaptés visant la connaissance et les moyens de prévention des risques liés aux rapports sexuels, à la grossesse, au mariage précoce...» et «l'abrogation de l'article 490 du code pénal relatif aux relations sexuelles hors mariage qui porte un énorme préjudice notamment aux mères célibataires et par voie de conséquence à leurs enfants».
1/9 Je n'aime pas réagir à chaud sur certains sujets d'actualité où les news et fake news fusent de partout. — Ahmed Reda Chami (@Ahmed_R_Chami) September 13, 2019