A moins de deux semaines de la fin du délai fixé pour la convocation de nouvelles élections législatives en Espagne, le blocage politique persiste depuis plus de quatre mois à cause des divergences entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, gauche), vainqueur du scrutin d'avril dernier, et Podemos (extrême gauche) sur les mécanismes de la formation d'un nouveau gouvernement. Les négociations entre les deux partis, entamées il y a plus de trois mois et dont le dernier round s'était tenu, mardi, dans une ultime tentative de débloquer la situation, n'ont pas donné des résultats concrets. Le PSOE campe sur sa position de former un gouvernement gauchiste soutenu par Podemos avec l'adoption d'un « programme progressiste », alors que le parti de Pablo Iglesias veut faire partie d'un gouvernement de coalition et assumer des fonctions ministérielles importantes. Après la dernière réunion qui a duré plus de quatre heures, les messages adressés par les membres des équipes de négociation du PSOE et Podemos n'invitent pas à l'optimisme. Selon les observateurs de la scène politique en Espagne, les positions des deux partis sont encore très éloignées et le chemin est, à ce jour, long pour trouver un terrain d'entente susceptible de faire sortir le pays de l'impasse. Les leaders du PSOE et Podemos, respectivement Pedro Sanchez et Pablo Iglesias, ont certifié l'échec des négociations dans l'enceinte du Parlement. Ils se sont livrés, mercredi, à un échange d'accusations sur la responsabilité de chaque partie dans le blocage politique. Pedro Sanchez a souligné que Podemos a rejeté toutes les propositions présentées par le PSOE afin de sortir de l'impasse et former un gouvernement sur la base d'un programme progressiste, faisant observer qu'un « gouvernement de coalition revendiqué par Podemos n'est pas possible ». Une nouvelle rencontre entre les deux partis pour essayer de parvenir à un accord n'est pas envisageable pour le moment si Podemos ne reconsidère pas sa position, indiquent des sources socialistes. Face à cette situation, le Roi Felipe VI d'Espagne à décider de convoquer les partis politiques pour de nouvelles consultations, les 16 et 17 septembre, afin de parvenir à un accord sur la formation d'un nouveau gouvernement et d'éviter la tenue de nouvelles élections. Lors de ces nouvelles consultations, le Roi Felipe VI proposerait, selon la disposition des chefs des groupes politiques, un candidat à la présidence du gouvernement bénéficiant du « soutien nécessaire » au sein du Congrès des députés (chambre basse du parlement). Pedro Sanchez n'a que deux choix : parvenir à un accord avec Podemos ou convaincre le PP et Ciudadanos de s'abstenir pour faciliter son investiture à la tête du gouvernement. Si le leader socialiste n'est pas investi par le Parlement d'ici le 23 septembre, l'Espagne organisera le 10 novembre ses quatrièmes élections en quatre ans.