Alors qu'il reste moins de 3 semaines aux socialistes pour trouver un accord de législature dans le but de former un nouveau gouvernement, le spectre de nouvelles élections plane sur l'Espagne. Le pays ibérique semble s'acheminer vers de nouvelles élections législatives anticipées, et ce, après le rejet en juillet dernier par le Congrès des députés de l'investiture du candidat du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), Pedro Sanchez, comme président du gouvernement. Pedro Sanchez n'a pas réussi à convaincre les autres formations politiques, notamment son allié principal Podemos, à soutenir son investiture à la tête d'un exécutif constitué uniquement de la formation la plus votée, à savoir le PSOE, et doté d'un programme "progressiste", et ce, même si Sanchez avait entamé début août dernier une série de réunions avec des groupes sociaux et des organisations de la société civile, en vue d'établir un programme ouvert et formuler une proposition progressiste qui sera présentée au reste des formations politiques, dont Podemos, pour essayer de débloquer la situation et éviter la réorganisation des élections. Podemos a proposé aux socialistes de reprendre les négociations le "plus tôt possible" pour parvenir à sceller un accord de gouvernement de coalition, une offre qui a été vite rejetée par le PSOE en affirmant que l'échec de l'investiture de son candidat, Pedro Sanchez, en juillet dernier, a provoqué un sentiment de méfiance entre les deux formations et démontré qu'une coalition avec Podemos était "irréalisable". La réponse du PSOE à l'offre de Podemos a aggravé la méfiance réciproque entre les deux formations. Quant aux partis de l'opposition, notamment le parti populaire, droite, et Ciudadanos, centre-droit, ils ne cessent de réitérer leur refus de soutenir l'investiture de Sanchez. Dans cette perspective, trois scénarios sont sur la table : un gouvernement de coalition de gauche, un exécutif constitué uniquement des socialistes et doté d'un programme progressiste auquel contribue Podemos, ou des élections anticipées le 10 novembre. Sanchez se trouve ainsi contraint de trouver un accord de coalition avec Podemos, ou de convaincre le PP et Ciudadanos de s'abstenir pour faciliter son investiture à la tête du gouvernement, faute de quoi de nouvelles élections devront être organisées en novembre prochain.