Le Tribunal de première instance de Rabat a rejeté, lundi 9 septembre dans la soirée, la demande de liberté provisoire pour la journaliste Hajar Raissouni, poursuivie en état d'arrestation pour « avortement illégal » et « relation sexuelle hors mariage ». La requête de la liberté provisoire a été présentée par la défense de l'accusée, lors de la première audience de cette affaire, tenue hier à Rabat. Le juge du tribunal de Rabat avait également décidé de reporter le procès pour le 16 septembre prochain. Au moment du déroulement de l'audience, un sit-in de protestation se tenait devant le tribunal pour réclamer la liberté de Hajar Raissouni. Le même jour, le Conseil national des Droits de l'Homme (CNDH) a publié un communiqué demandant « une prompte remise en liberté » de la journaliste et dénonçant, "Les attaques et insultes, de nature discriminatoire, proférées par certains contre la personne concernée." Hajar Raissouni n'est pas la seule poursuivie dans cette affaire. Son compagnon, un universitaire de nationalité soudanaise, risque également l'emprisonnement pour "Participation à l'avortement" et "Relation sexuelle hors mariage". Trois autres personnes, dont un médecin, sont également en état d'arrestation. L'Association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM) a aussi dévoilé sa position quand à l'arrestation, le 31 août dernier, de la journaliste Hajar Raissouni pour des chefs d'accusation liés aux «relations sexuelles hors mariage», «avortement» et «participation à l'avortement». Dans un communiqué rendu public le 9 septembre 2019, l'ADFM annonce avoir «appris avec stupéfaction» l'arrestation de la journaliste, d'un gynécologue et de son équipe et d'un universitaire résidant au Maroc. L'Association déclare considérer que la poursuite et l'inculpation doivent cibler les articles 449 à 458 et 490 à 493 du Code pénal, et non la journaliste en question.