Le discours de SM le Roi Mohammed VI à l'occasion du 66-ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, « s'inscrit dans la continuité », a affirmé Mustapha Sehimi, professeur de droit et politologue, soulignant qu'il s'agit « d'une feuille de route déclinée sur plusieurs plans et qui a pour crédo principal un nouvel élan à donner aux politiques publiques pour un modèle de développement qui soit moins inégalitaire et plus équitable et bénéficie à l'ensemble des Marocains ». Décryptage. En effet, SM le Roi avait annoncé lors d'un discours prononcé, le 29 juillet dernier, à l'occasion du 20ème anniversaire de Son accession au Trône la création d'une Commission spéciale qui sera chargée de l'élaboration d'un nouveau modèle de développement. Et dans le Discours royal du 20 août 2019 se trouve la triple mission de la Commission chargée de l'élaboration du nouveau modèle de développement, a noté Mustapha Sehimi. Selon l'universitaire, le Souverain a précisé que le principe participatif et inclusif doit prévaloir, la finalité étant de place le citoyen au centre des objectifs du développement, soulignant que dans cette perspective, SM le Roi a rappelé que la mise en place de la commission dédiée au modèle de développement aura une triple mission de réexaminer et réajuster le modèle actuel, de prendre en compte les mutations socio-économiques potentielles, et enfin de préparer le futur sur la base d'une analyse permettant de déterminer des prévisions.
Un nouveau modèle de développement pour l'émergence d'un nouveau « contrat social » : Le Souverain a souligné, à cet égard, trois grands axes qui doivent être mis en relief dans cette problématique du modèle de développement à l'ordre du jour, a relevé M. Sehimi. Le premier a trait à la promotion du monde rural ainsi qu'à la périphérie des villes, pâtissant d'inégalités sociales, de précarité et de pauvreté, a noté l'universitaire, qui a rappelé que le Souverain a insisté sur la nécessité de valoriser les potentialités qui s'y trouvent pour permettre, avec le concours des politiques publiques, d'''impulser une dynamique de développement”. Le deuxième axe, a poursuivi M. Sehimi, intéresse la place et le rôle de la formation professionnelle comme levier de progrès, faisant observer qu'il s'agit d'un un appel pressant lancé en direction des populations concernées pour s'investir dans l'esprit d'initiative, l'auto-emploi et globalement dans des activités génératrices de revenus. En troisième lieu, le Souverain a souligné la nécessité d'élargir et de consolider la base sociale que constitue la classe moyenne, “levier de production” et vecteur de cohésion et de stabilité dans la société, a relevé le politologue. Dans cette nouvelle vision, le Souverain a fait une référence appuyée à la régionalisation comme cadre stimulant permettant d'optimiser les potentialités et la mobilisation spatiale, qui accuse un retard dans son implémentation territoriale lequel doit attrapé par le gouvernement, a indiqué M. Sehimi. "Le nouveau modèle de développement sera le fil conducteur pour permettre la promotion du monde rural, la redynamisation de la formation professionnelle et la consolidation de la classe moyenne sachant qu'il est le pivot d'équilibre de toute société et un vecteur de cohésion comme la souligné le Souverain", a-t-il conclu.