C'est un bilan plutôt reluisant que dresse le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme. En six ans, d'importants efforts nationaux ont été déployés pour la mise en œuvre des politiques relatives aux droits de l'Homme dans le Royaume. De 2012 à 2018, le Maroc a parcouru du bon chemin vers l'éradication des violations flagrantes des droits économiques, civiles mais aussi politiques, en dépit de la persistance de certains défis et faiblesses. Une évolution dont les principaux indicateurs ont été passés au crible dans un rapport présenté jeudi 18 juillet à Rabat par Mustapha Ramid. Premier du genre publié par un département gouvernemental, ce rapport est le produit de neuf mois de recherche. Un document articulé autour de quatre axes principaux, en l'occurrence la consolidation du processus démocratique et de l'édification institutionnelle pour la protection et la promotion des droits de l'homme, la protection des droits de l'homme dans la législation et la pratique, l'évolution de la pratique conventionnelle au Maroc, et le suivi de la mise en œuvre des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation (IER). Des indicateurs au vert pour les droits civils et politiques La concrétisation de ces droits se caractérise par une évolution conformément aux dispositions de la Constitution et des lois réglementaires pertinentes. Le renforcement des rôles constitutionnels des organisations de la société civile et l'accroissement du nombre d'associations et de leurs activités sont également mis en avant dans le rapport, qui déplore toutefois l'existence de lacunes dans la pratique de l'action associative et en particulier l'interdiction d'organiser certaines activités associatives sans oublier les efforts déployés pour garantir la liberté d'opinion et surtout la pratique du travail journalistique, dont le cadre juridique et institutionnel a subi une transformation remarquable. Le droit à l'enseignement occupe une place de choix dans l'agenda des politiques publiques L'un des droits fondamentaux, le droit à l'enseignement bénéficie, selon le rapport du ministère de tutelle, d'une orientation et d'un encadrement du système national de l'éducation et de l'enseignement par la vision stratégique 2015-2030 et la loi-cadre 51.17 relative au système de l'enseignement, de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, qui a connu des étapes avancées dans le processus législatif. A cela s'ajoutent les ressources matérielles et humaines allouées, les programmes sociaux en faveur de la scolarisation, ainsi que les efforts visant à améliorer la qualité du système éducatif et les indicateurs des résultats de son développement. Le droit à la santé en mal de satisfaction Le système de santé souffre, selon le département de Ramid, d'un manque de satisfaction et de confiance, soulignant toutefois que le Maroc connaît depuis plus d'une décennie une amélioration significative de son système de santé au niveau de la généralisation de la couverture médicale. Dans ce sens, il a fait observer que malgré le renforcement des ressources humaines, la création de nouvelles facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire et l'augmentation de sa capacité d'accueil, le Maroc souffre encore en matière d'encadrement médicale et paramédicale, sachant que le Maroc compte 7,3 cadres médicaux pour chaque 10.000 habitants, tandis que le taux de l'OMS est de 13 cadres médicaux pour 10.000 habitants. Droit à l'emploi et chômage Une batterie d'efforts est déployée au niveau de la facilitation de l'accès au travail et de l'évolution de la création des postes budgétaires.Toutefois, aucune mesure n'a permis de limiter l'augmentation du taux de chômage, pointe le rapport. Le chômage enregistre, selon la même source, un taux élevé, largement supérieur au taux de création d'emplois. Durant les années 2016 et 2017, le chômage a augmenté de 4,2%, alors que le taux de création d'emplois a progressé de 0,8% dans le secteur public, une différence de 3,4 points, ce qui nécessité des efforts supplémentaires pour respecter l'engagement du programme gouvernemental, qui vise à réduire le taux de chômage à 8,5% en 2021 . Des efforts inlassables déployés par le Maroc pour la garantie du droit à un environnement sain et au développement durable Le Maroc se positionne en second rang en Afrique du Nord et en Moyen-Orient pour ce qui est du droit à un environnement sain et au développement durable grâce au rapprochement de son système juridique des exigences des normes internationales en la matière. A la suite de la mise en place d'un cadre institutionnel doté de compétences étendues et de l'élaboration de politiques publiques de développement durable, de protection et de rénovation de l'environnement, le Maroc a occupé la 54-ème place parmi 180 pays au monde suivant le classement mondial. La Protection sociale des femmes, un cheval de bataille pour les politiques publiques Les indicateurs du renforcement de la protection sociale des femmes sont tout aussi bons, selon le document, grâce aux résultats du Fonds de cohésion sociale et du Fonds de solidarité familiale et de la promotion de l'accès des femmes aux services publics, notamment l'enseignement, la santé et l'autonomisation économique, ainsi que dans le domaine de la lutte contre la violence à l'égard des femmes. Les droits des personnes en situation de handicap: un bilan mi-figue mi-raisin Malgré les réformes visant à améliorer l'accès de cette catégorie à l'emploi dans le secteur public (200 postes budgétaires en 2019 dans le cadre du concours unifié), l'encouragement du travail indépendant et la mobilisation des ressources financières du Fonds pour la cohésion sociale et le soutien des institutions de protection sociale, cette catégorie a toujours besoin de soins et d'une protection plus large, en particulier pour la catégorie des personnes souffrant d'un handicap profond. S'agissant de la mise en œuvre des recommandations de la Commission pour l'équité et la réconciliation (IER), le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme a indiqué que la mise en œuvre des mécanismes relatifs aux recommandations et à la coopération intensive et continue entre le gouvernement, le Conseil national des droits de l'homme et d'autres acteurs concernés ont permis de mettre en œuvre de nombreuses recommandations dans divers domaines.