L'expérience de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) en matière de promotion de la culture de la non-violence contre les femmes a été saluée, vendredi à Tunis, lors du 2ème forum mondial sur l'égalité de genre. "Nous ne pouvons que nous réjouir de l'expérience de la HACA en matière de régulation", a dit Mme Lejla Dervisagic, experte du Conseil de l'Europe qui s'exprimait lors d'un workshop initié dans le cadre de ce forum mondial sous le thème "Traitement médiatique des violences à l'égard des femmes : Dialogue régional entre professionnels". Elle a estimé qu'il s'agit d'une expérience pilote dans la région, notamment, en matière de promotion de la culture de lutte contre la violence à l'égard des femmes. Mme Dervisagic a souligné l'importance du partage de telles expériences et des meilleures pratiques pour fournir des réponses communes aux défis qui se posent aux autorités de régulation dans le cadre de leur travail de monitoring et aux médias lors de la couverture médiatique des violences à l'égard des femmes. Notant que l'objectif consiste à parvenir à instaurer des mécanismes d'autorégulation promus par les journalistes et leur organisation ou au sein des médias, elle a souligné le rôle positif des médias dans le changement des mentalités et appelé à la mise en place d'un cadre légal approprié garantissant la liberté d'expression et l'égalité de genre. Pour sa part, le Président de la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle en Tunisie (HAICA), M. Nouri Lajmi, a mis l'accent sur l'importance de l'expertise accumulée par la HACA depuis des années. Dans ce sens, il s'est déclaré "reconnaissant" du soutien apporté par la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle à la HAICA, deux instances animées par le souci de développer de bonnes pratiques dans le domaine de la régulation. Il a indiqué que les journalistes devraient être encouragées à prendre des mesures d'autorégulation concernant l'égalité de genre et la lutte contre les violences à l'égard des femmes et éviter les langages et les images qui pourraient amener à une discrimination sur la base du sexe, l'incitation à la haine et des violences basées sur le genre. Cette rencontre a été organisée dans le cadre du programme conjoint Union Européenne-Conseil de l'Europe "Assurer la durabilité de la gouvernance démocratique et des droits de l'Homme dans le sud de la Méditerranée " (Programme Sud III), incluant la HACA, la HAICA, le Conseil de la Communication du Liban, ainsi que des représentants des médias de ces pays, en vue de formuler des réponses pratiques en matière d'amélioration du traitement médiatique des violences à l'égard des femmes. Initié par le Conseil de l'Europe et la HAICA, cet événement auquel le Maroc était représenté par une délégation conduite par la présidence de la HACA, Mme Latifa Akharbach, a été l'occasion pour discuter des initiatives mises en place par les instances de régulation en vue d'éradiquer les images d'infériorité des femmes qui normalisent les violences basées sur le genre.