La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle vient de rendre public son nouveau projet de lutte contre les discriminations de genre. Initié sous la dénomination "Médias audiovisuels : Liberté de communication et égalité entre les femmes et les hommes", il couvrira la période 2017-2020. En tant que régulateur, la HACA s'est donnée comme mission depuis 2012 de lutter contre les discriminations et les stéréotypes de genre. Dans la continuité de cette action, et afin de promouvoir la culture de l'égalité et de la parité entre les hommes et les femmes à travers les médias audiovisuels, l'institution a lancé ce mardi un projet structurant d'envergure. Un projet à double intérêt Impliquant tous les opérateurs audiovisuels nationaux, ce chantier couvrira la période 2017-2020. Dans un communiqué rendu public mardi, la HACA présente un projet à double intérêt. Répondant en premier lieu à un besoin d'ordre national, il contribuera à la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles consacrant les principes de non-discrimination selon le sexe et d'égalité /parité entre les hommes et les femmes. En second lieu, tout particulièrement au niveau des médias il permettra aux opérateurs du secteur "d'optimiser leur apport à ce chantier national dans le cadre de l'exercice de la liberté de communication et de leur liberté éditoriale, étant donné que la liberté et l'égalité sont deux principes à égale valeur philosophique, normative et éthique", fait savoir l'instance. L'opérationnel, étape qui suit le stratégique Par ailleurs, le nouveau projet se veut être la continuité d'une première étape entamée en 2012, sur la base d'initiatives précédentes définies dans sa Stratégie 2013-2017. Une étape qui s'est focalisée sur la mise à niveau des textes juridiques qui régissent l'audiovisuel, mais aussi à l'affinement du cadre conceptuel et méthodologique relatif au traitement médiatique des rapports sociaux de genre est arrivée à terme. Parmi les textes juridiques phares, la HACA cite la loi n°77-03 relative à la communication audiovisuelle et la loi n°11-15 portant réorganisation de la HACA. Deux dispositions qui incitent clairement à "lutter contre les discriminations et les stéréotypes de genre et promouvoir la culture de l'égalité et de la parité entre les hommes et les femmes à travers les médias audiovisuels", explique l'institution. Durant ce processus, le Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle (CSCA) a entamé l'adaptation du cadre réglementaire dont il a la responsabilité, et mené le développement d'un dispositif méthodologique de monitoring des programmes, en s'inspirant des bonnes pratiques au niveau international et en mettant à contribution son expertise propre. Le projet couvrant la période 2017-2020, privilégie la dimension opérationnelle par la mise en place d'outils qui impliqueront directement les opérateurs audiovisuels, dont certains, notamment du secteur public, se sont lancés dans des processus d'autorégulation en matière d'égalité et de parité. Quatre produits ont été identifiés et programmés. Il s'agit d'un Kit de sensibilisation et formation, une grille d'indicateurs "genre et médias" puisée dans le nouveau cadre juridique marocain, un module "HMS-Genre", adaptation sur la base de la plateforme d'indicateurs dédiée au monitoring de contenus audiovisuels et une plateforme digitale de veille et d'alerte doublée d'un espace de réflexion, débat et partage de ressources. Accompagné par ONU- Femmes et l'Unesco, ce chantier nécessite des synergies entre l'ensemble des acteurs concernés. Il permettra de faire face à plusieurs "enjeux dans une société démocratique en construction", conclut la HACA.