Quelle est la différence entre la bande dessinée arabe et celle des autres pays ? « La bande dessinée arabe fusionne les cultures et elle porte une touche qui lui vient de la calligraphie ». C'est la réponse de Clélia Chevrier Kolačko , directrice générale de l'Institut français du Maroc, à l'occasion de l'exposition «Nouvelle génération : La bande dessinée arabe aujourd'hui», présentée récemment à Kenitra. Cette exposition permet de découvrir les œuvres d'une cinquantaine d'artistes qui ont tenu à être présents pour faire la promotion de cet art qui commence à s'imposer depuis quelques années, comme un genre à part entière, dans le monde arabe. Ces bédéistes sont venus représenter leurs pays : dont l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Egypte, la Palestine, le Liban, la Jordanie, la Syrie, l'Irak, en plus bien sûr du Maroc. Impossible d'évoquer la bande dessinée au Maroc sans penser à Rebel Spirit, de son vrai nom Mohamed El Bellaoui. Cet artiste a su rapprocher la bande dessinée aux Marocains, en dessinant leurs quotidiens avec un savant dosage d'humour et d'anticonformisme. Ce lauréat de l'école des beaux-arts de Casablanca a fait de la bande dessinée son terrain de prédilection en y expérimentant plusieurs techniques mêlant la bande dessinée européenne aux dessins arabes, avec l'influence des mangas et du Street Art. Le résultat ? Des œuvres riches, denses qui invitent, avec esthétique, à la réflexion. Dans cette exposition, les oeuvres de notre Rebel Spirit côtoient celles d'autres artistes arabes aussi talentueux. Les toiles sont parfois en noir et blanc, souvent en aquarelle. Certaines avec des couleurs criardes d'autres plutôt ternes. Mais toutes sont porteuses de messages forts reflétant les identités et les réalités politiques et sociales de leurs pays. Pour la précision, cette exposition itinérante (19 mars - 12 avril), en prélude du 13ème Forum international de la bande dessinée de Tétouan qui se déroulera cette année du 23 au 27 avril, fera le tour des Instituts français du Maroc.