Les partis algériens de l'opposition se sont réunis, pour la troisième fois, lundi 4 mars à Alger, à l'initiative d'Abdallah Djaballah et ont émis une déclaration commune dans laquelle ils appellent, notamment, les candidats à l'élection présidentielle « à se retirer de cette échéance fermée et à ne pas s'opposer à la volonté du peuple qui refuse ce mandat (5e mandat de Bouteflika, NDLR) », rapporte le site d'information internet TSA (Tout Sur l'Algérie). La conférence de l'opposition, à laquelle ont participé Abderrazak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et Ali Benflis, président de Talaei El Hourriyet, "qui ont tous les deux renoncé à leurs candidatures à l'élection presidentielle d'avril prochain, a également appelé à « l'application de l'article 102 de la Constitution » afin de déclarer la vacance de la présidence à cause de l'état de santé du président et ainsi « reporter les élections »", poursuit TSA. Que dit ce texte ? « Selon l'article 102, c'est le Conseil constitutionnel qui doit constater par tous les moyens, notamment médical, la vacance (du pouvoir) ». Toutefois personne ne peut saisir le Conseil constitutionnel pour que celui-ci constate l'état d'empêchement du Président de la République. Les membres de l'opposition qui ont pris part à cette troisième rencontre ont également exprimé leur « refus du cinquième mandat » de Bouteflika et ont averti contre « tout ce qu'il pourrait causer comme drames et dangers ». Les partis considèrent les autorités comme « responsables devant l'Histoire ». Ils « refusent » également « la lettre imputée au président candidat dans sa forme et son fond, n'étant qu'une manœuvre pour faire échouer le mouvement populaire et l'union autour de ses objectifs, ses sacrifices et une tentative de prolonger la vie de ce système ». La conférence de l'opposition a appelé les Algériens à « sauvegarder leur unité et la non-violence de leur mouvement ainsi que sa continuité ». La mobilisation populaire actuelle contre le 5e mandat de Bouteflika peut, selon la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT/opposition) Louisa Hanoune, aboutir à la convocation d'une Assemblée constituante pour faire sortir l'Algérie de la crise politique. « L'Assemblée constituante est à l'ordre du jour, elle permet d'élargir le débat. Il y a des intellectuels et des universitaires qui ont lancé un appel en ce sens. Nous soutenons cet appel. Nous ne voulons pas tirer la couverture vers nous. La Constituante, c'est la souveraineté du peuple. Les réseaux sociaux et les débats organisés au sein de la société se sont approprié cette idée. La question de « Que doit-on faire ? » est posée », a-t-elle déclaré, lors d'une conférence de presse, au siège de son parti, à Alger, lundi 4 mars. « Pour nous, c'est la refondation politique, constitutionnelle, institutionnelle et nationale qui est à l'ordre du jour à travers le mot d'ordre « le pouvoir, dégage ! » et « non au 5e mandat ». Ce mandat est perçu comme l'instrument utilisé par les partisans du système pour maintenir cette situation alors qu'il est impossible de maintenir le statu quo. Rien ne peut arrêter le cour de l'Histoire », a souligné Louisa Hanoune.