Pourquoi le PJD a-t-il remporté les élections législatives ? Est-ce que cela confirme sa position comme étant un parti fort ? Ou est-ce que c'est dû au vide dans le paysage politique et à la défiance des Marocains vis-à-vis des politiques ? « La victoire du PJD est relative », tient à préciser Mohamed Tozy dans son intervention au magazine "Mais encore" dans son édition du mois d'octobre. Cette relativité s'explique évidemment par le nombre élevé des électeurs potentiels qui ne se sont pas rendus aux urnes. « La victoire est due à une organisation très forte et une implantation dans le tissu urbain essentiellement mais aussi dans les petits centres ruraux », ce qui souligne le caractère fort du parti de la lanterne. Il faut reconnaître que ce dernier a su tirer profit du désamour généré par les autres formations politiques notamment les partis de Gauche.
Lire aussi: "Tozy : l'incertitude fait partie du jeu électoral" Le PJD a su séduire une population d'enseignants qui était jusque-là de gauche, mais aussi une petite bourgeoisie faite d'autoentrepreneurs. Ce qu'il faut retenir par contre c'est que : « Le succès du PJD est de moins en moins dû à la nature religieuse de ce parti », fait remarquer Mohamed Tozy. Pour rappel, Mohamed Tozy est anthropologue, politologue, directeur de l'EGE (école de gouvernance et d'économie), auteur de « Monarchie et islam politique au Maroc », une publication qui a eu un grand retentissement. Il a également siégé au sein de la commission préparatoire de la réforme de la constitution de 2011.