Ils ont travaillé durant toute leur vie en France, ils ont cotisé à la sécurité sociale, mais arrivés à l'âge de la retraite, ils ne pouvaient réalisés leur rêve de toujours, rentrer enfin dans leur pays. Eux se sont les Chibanis, les cheveux blancs comme beaucoup les surnomment affectueusement. La nouvelle est tombée et les cris de joie se sont fait entendre hier soir. L'assemblée nationale a adopté une extension de la prise en charge des frais de santé des Chibanis. Cet amendement gouvernemental s'inscrit dans le cadre du projet de budget de la sécurité sociale qui a été adopté en seconde lecture dans la soirée par l'assemblée par 39 voix contre 24. Une belle victoire après des années de combats, des années de négociations avec les politiques. Un simple texte mais qui va radicalement changer la vie de nos Chibanis, l'un deux Mustapha que nous avons joint hier soir au téléphone à Marseille nous a exprimé aux bords des larmes sa joie de rentrer a-t-il dit enfin à la maison. Les Chibanis jusqu'à maintenant étaient traités distinctement de tous les autres, pour pouvoir bénéficier d'une couverture santé, ils étaient obligés de résider en France ou de rentrer tous les six mois. A leurs âges, certains préféraient ne plus faire le voyage, alors que les retraités Français installés au Maroc, bénéficiaient eux de cette couverture. C'est une énorme injustice, qui vient d'être réparée. La mesure concerne tous les immigrés du Maghreb principalement du Maroc, Tunisie, Algérie qui ont travaillé plus de 15 ans en France, la France prendra désormais en charge leurs frais même si ils résident en dehors du territoire Français. Au Total se sont 750 000 personnes qui sont concernées, 750 000 Chibanis titulaires d'une pension vieillesse française. C'est grâce à la mobilisation de nombreux acteurs de la société civile, à des associations comme Cap Sud MRE qui n'ont jamais baissé les bras depuis 7 ans que cette mesure a pu être adoptée hier. Le texte va maintenant retourner au Sénat en nouvelle lecture ce jeudi, avant sa lecture définitive programmée à l'Assemblée le lundi 3 décembre.