Le Maroc attend toujours une réponse "officielle" à sa proposition d'ouvrir une nouvelle page dans les relations bilatérales et surmonter les différends pour un meilleur avenir des deux peuples. Une initiative Royale qui a été saluée par un grand nombre de pays et d'Organisations régionales et internationales. Et l'Afrique ne fait pas l'exception. En effet, la "main tendue" du Maroc à l'Algérie pour ouvrir une nouvelle page dans les relations bilatérales a été largement saluée par nombre de chefs d'Etat et de gouvernement africains. En Côte d'Ivoire, le discours de SM le Roi, une "main tendue" à l'Algérie, est un acte de haute portée politique, avait indiqué, à Abidjan, le ministre de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur, Ally Coulibaly. "Le discours de SM le Roi Mohammed VI, qui est une main tendue du Maroc à l'Algérie, est une initiative de paix et un geste de haute portée politique qui porte la marque des grands chefs d'Etat. Tout le monde s'accorde à le reconnaitre", a-t-il déclaré à la presse, en réaction au discours adressé par SM le Roi à la Nation à l'occasion du 43ème anniversaire de la Marche verte. "Le président Alassane Ouattara salue et se félicite de ce geste qui renseigne sur la hauteur de vue de SM le Roi et montre l'attachement du Souverain à la paix et au dialogue", a ajouté le ministre ivoirien. "La Côte d'Ivoire, pays ami du Maroc, encourage SM le Roi Mohammed VI à poursuivre dans cette voie de la main tendue (...)", a-t-il dit. "Si ces deux pays s'entendent, ça sera une très bonne nouvelle non seulement pour le Maghreb mais pour le développement de toute l'Afrique", a conclu le ministre ivoirien de l'intégration africaine. Le Burkina Faso lui "apprécie fortement” la main tendue à l'Algérie par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui oeuvre à apaiser les relations entre les pays frères et à éliminer les discussions qui retardent l'avancement de l'Afrique, avait affirmé le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Le Burkina Faso “apprécie positivement le dernier discours de Sa Majesté, qui travaille à faire en sorte que nous puissions éliminer entre les pays africains les faux procès, les discussions qui nous retardent afin de travailler à apaiser les relations entre les pays frères, et de rechercher les vraies solutions aux problèmes de l'Afrique, l'unité, le développement économique partagé et l'amélioration des conditions de vie de nos populations”, avait déclaré M. Kaboré en marge du Forum MEDays, qui s'est tenu du 7 au 10 novembre à Tanger. Le chef de l'Etat burkinabé a, dans ce sens, dit “apprécier fortement la main tendue à nos frères de la République populaire d'Algérie pour qu'ensemble les frontières, qui sont fermées depuis fort longtemps, nous puissions les rouvrir, et nous puissions travailler à la cause commune de l'Afrique”. Pour le Gabon, la création d'un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation entre le Maroc et l'Algérie, proposée par SM le Roi Mohammed VI dans Son discours de la Marche verte, favorise un consens global sur toutes les questions du Maghreb et de l'Afrique toute entière, a affirmé M. Ebang Essono Aristide, ambassadeur itinérant au ministère gabonais des affaires étrangères. "Le Maroc et l'Algérie sont des pays frères. La concertation entre les deux voisins ne peut qu'être favorable à l'intégration africaine", avait déclaré M. Essono Aristide, chargé des accords de partenariat économique et des négociations commerciales. "Un espace de concertation entre les deux pays pourrait favoriser un consensus global sur toutes les questions qui concernent non seulement le Maghreb mais toute l'Afrique", a-t-il dit. "C'est une très bonne initiative qui aura tout l'appui du Gabon", a poursuivi le diplomate gabonais, notant qu'avec une telle démarche, l'Afrique sera assurée de la mutualisation des efforts et des moyens des deux pays pour résoudre les problèmes qui se posent en Afrique de manière globale, notamment la question migratoire et la lutte contre le terrorisme et les narcotrafiquants. Au Sénégal, le Médiateur de la République et ancien ministre des Affaires étrangères, Alioune Badara Cissé a indiqué, lui, que l'appel royal à un dialogue franc et direct avec l'Algérie, est "un exemple aux leaders du monde et de l'Afrique" En appelant à un dialogue franc et direct avec l'Algérie, SM le Roi a donné l'exemple à tous les leaders du monde, notamment africains, a estimé Alioune Badara Cissé. "Je voudrais en ma qualité d'ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal et aujourd'hui médiateur de la République de ce pays, me prononcer avec fierté, mais également avec beaucoup d'humilité, devant ce geste auguste et exceptionnel du Souverain, que Dieu Le protège, suite à Son appel lancé au peuple frère algérien pour que, sans ambages, sans délai et sans intermédiaire, des discussions puissent être menées et pour que la paix prévale entre ces deux pays", avait affirmé M. Cissé. "Cet appel me semble un geste majeur de la part du Souverain (...)", a-t-il noté, formulant l'espoir que cet appel royal soit suivi par les autorités algériennes et qu'elles saisissent cette main tendue du Maroc pour qu'"ensemble, ces deux pays puissent s'asseoir autour de la table des négociations et apurer ce contentieux qui ne fait qu'engrener le développement de l'Afrique". "Le Maroc a montré l'exemple, l'Algérie ne peut moins faire. Ainsi, les autres pays africains au sud du Sahara devraient s'inspirer de cet exemple pour que l'entièreté du continent soit un ensemble paisible, prospère et où il fait beau vivre", a-t-il souligné. Le Soudan a exprimé, pour sa part, son soutien à l'initiative de SM le Roi d'ouvrir un dialogue direct et franc avec l'Algérie afin de transcender les différends conjoncturels entravant le développement des relations entre les deux pays. Le ministère soudanais des Affaires étrangères a affirmé, dans un communiqué, qu'il suivait avec intérêt et appréciation l'initiative du souverain d'appeler à un dialogue direct et franc avec l'Algérie afin de transcender les différends conjoncturels entravant le développement des relations entre les deux pays et à s'ouvrir aux initiatives proposées par l'Algérie pour sortir de cette impasse. "Sur la base des relations fraternelles distinguées du Soudan avec les deux pays frères et de la grande reconnaissance pour leur rôle dans les questions arabes et africaines, le Soudan exprime son soutien à cette initiative et au dialogue constructif entre les deux pays frères", précise le communiqué. Pour la République du Cap vert, SM le Roi a prononcé un discours “fort et historique” tendant la main à l'Algérie, faisant ainsi un “pas en avant qui va dans la bonne direction”, avait affirmé le ministre des Affaires étrangères du Cap-Vert, Luís Filipe Lopes Tavares, en marge en marge de la MEDays ECOWAS Initiative, à Tanger. Le Souverain “a tendu la main à l'Algérie en parlant en tant que visionnaire, avec beaucoup de coeur et de sincérité”, a-t-il dit. “Le Roi a fait un pas en avant, un geste fort, et qui va, à notre avis, dans la bonne direction pour rapprocher les deux pays”, a souligné le ministre cap-verdien, estimant qu'il s'agit là d'une “opportunité à saisir”. Même son de cloche en Afrique de l'Est. Les réactions de députés et de responsables n'ont pas tardé à venir. A Nairobi, Dr. Yusuf Abdulrahman Nzibo, président du Conseil Suprême des musulmans du Kenya a salué l'appel lancé par SM le Roi, notant que l'initiative royale traduit l'engagement du Souverain en faveur de l'unité de l'Afrique et pour la défense de la paix sur tout le continent. Dr Nzibo s'est dit "touché" par l'engagement exprimé par SM le Roi, Amir Al Mouminine, pour asseoir les relations entre le Maroc et l'Algérie sur des bases de confiance, de solidarité et de bon voisinage. "Il incombe maintenant aux autorités algériennes de saisir l'opportunité offerte par l'appel lancé par SM le Roi Mohammed VI d'ouvrir une nouvelle page dans les relations avec l'Algérie et de régler les problèmes en suspens", a soutenu de son côté le député Mwambu Mabongah, membre du Mouvement Démocratique Wiper-Kenya. M. Mabongah, qui préside les commissions parlementaires des conflits régionaux, a affirmé que les "dirigeants algériens actuels devraient tirer les leçons des erreurs de leurs prédécesseurs pour éviter de perdre une telle opportunité". Il a ainsi appelé l'Algérie à entamer un dialogue avec le Maroc fondé sur les mêmes principes de confiance, d'honnêteté et de respect mutuel de la souveraineté, tels qu'ils ont été défendus par le Souverain. Le député kényan a salué grandement "la main de paix et de réconciliation honnête et sincère" tendue par SM le Roi à l'Algérie. "Cet acte d'engagement en faveur d'un règlement pacifique des questions bilatérales devrait être soutenu et imité par tous les hommes d'Etat épris de paix", a-t-il affirmé. Pour de nombreux analystes, le silence radio des officiels algériens traduit l'embarras dans lequel s'est retrouvée la classe politique dirigeante de ce pays, à quelques jour seulement de la table ronde qui va réunir, en décembre prochain, à Genève, le Maroc et l'Algérie avec la participation des séparatistes, de la Mauritanie et de Horst Köhler, l'envoyé personnel du SG de l'ONU. Dans un communiqué rendu public, lundi 26 novembre 2018, à l'issue de l'entrevue entre le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Nasser Bourita, et l'Ambassadeur de la République Algérienne Démocratique et Populaire à Rabat, le Ministère marocain réitère, le souhait du Royaume du Maroc de connaître la réaction officielle des autorités algériennes à l'Initiative d'établissement d'un Mécanisme politique de dialogue et de concertation avec l'Algérie, annoncée par Sa Majesté le Roi Mohammed Vl le 6 novembre dernier. "Cette Initiative Royale – qui a été saluée par un grand nombre de pays et d'Organisations régionales et internationales – procède d'une volonté sincère de créer un cadre de dialogue bilatéral direct et sans exclusive, pour aplanir tous les différends entre les deux pays, relancer leur coopération et se concerter sur les défis régionaux et transnationaux", précise le communiqué, se référant au discours de Sa Majesté le Roi présentant le Royaume comme ouvert et attentif à toutes propositions de l'Algérie concernant le niveau, les déclinaisons, l'ordre du jour, les modalités et le rythme de ce dialogue bilatéral.