La proposition de SM le Roi Mohammed VI à l'Algérie de poser les jalons d'un nouveau dialogue bilatéral en vue de dépasser les "différends conjoncturels" a suscité une fuse de réactions à l'international, mais aussi des commentaires des hommes de médias. Pour la presse algérienne, le discours prononcé par le Souverain le 06 novembre 2018, à l'occasion de la commémoration du 43ème anniversaire de la Marche Verte, n'a pas du tout passé inaperçu. 2M.ma a pu avoir l'avis de Karim Kebir, journaliste-éditorialiste du quotidien algérien "Liberté". Sur la réaction relative au Discours royal dans lequel le Souverain propose à l'Algérie un « dialogue direct et franc » afin d'ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les deux pays voisins, la presse algérienne s'est vue "divisée", selon Karim Kebir, expliquant que cela se voit à travers la lecture qu'avaient fait «des journaux indépendants, du secteur privé, qui ont repris de larges extraits du discours du Roi, tout en s'interrogeant sur le sort de cette proposition, et les journaux, proches du pouvoir qui se sont contentés du strict-minimum ». Avec l'œil d'un journaliste proche du dossier et qui traite depuis longtemps la question des relations maroco-algériennes, Karim Kebir affirme que cette initiative du Souverain "demeure réaliste au point de vue qu'elle propose d'instaurer un mécanisme politique conjoint pour le dialogue et vient trancher avec la rhétorique du passé». Selon lui, cette « main tendue » du Maroc est regardée, côté algérien, "avec méfiance, en raison probablement des éternels +coups de froid+ dans les relations entre les deux pays". "On semble se méfier du côté algérien de ce subit empressement à la normalisation des relations », a-t-il estimé. Dans Son discours du 06 novembre, le Souverain a rappelé que depuis Son ascension au trône, Il n'a cessé de lancer les appels de réconciliation au voisin algérien. « Dieu m'est témoin que depuis Mon Accession au Trône, J'ai appelé avec sincérité et bonne foi à l'ouverture des frontières entre les deux pays, à la normalisation des relations maroco-algériennes », a dit SM le Roi dans son discours prononcé à la Nation mardi dernier. Pour Karim Kebir, il est « peu probable que les responsables algériens réagissent dans l'immédiat, sauf, si non, pour rappeler les positions déjà exprimées et qui demeurent des vœux pieux ». Comme plusieurs Algériens en faveur de la consolidation des relations maroco-algériennes, le journaliste Kebir s'exprime : « Je suis de ceux qui sont convaincus que le rapprochement entre les deux pays frères n'est pas un slogan. Il existe une très grande proximité entre les deux peuples ».