Les femmes marocaines ont décidé d'agir. Elles étaient invitées à investir les espaces publics et les bus armées uniquement de sifflets. Laila Slassi co-fondatrice de #masaktach : «Nous avons été très émues de voir toute cette solidarité autour de notre mouvement ». C'était un week-end rythmé. Armées de leur sifflet, distribués par le collectif intitulé "Masaktach" (je ne me tairai pas en français), les femmes ont envahi les rues et les transports en commun dans plusieurs villes marocaines afin de dénoncer les comportements de certains hommes dans la rue. Afin de mettre fin au fléau du harcèlement de rue et éveiller les consciences, plusieurs femmes et hommes se sont réunis pour siffler leur colère. De Rabat à Marrakech en passant par Casablanca, munies de sifflets colorés des femmes de tous horizons, d'âges et de parcours différents ont été nombreuses à investir l'espace public. Plus de 20000 sifflets ont été distribués au cours de la journée de samedi 10 novembre selon le collectif #masaktach. Une action largement relayée sur les réseaux sociaux et qui a concerné plusieurs villes notamment Rabat, Casablanca, Marrakech, Tétouan, Béni Mellal et Ifrane mais aussi des capitales européennes comme Madrid et Lisbonne qui ont adhéré à la cause et rejoint le mouvement. "Nous avons été très émus de voir toute cette solidarité autour de notre mouvement", confie à 2m.ma Laila Slassi, co -fondatrice du collectif #masaktach. Une initiative vivement saluée sur les réseaux sociaux, qui promet de faire du bruit. « Beaucoup de groupes whats app se sont constitués entre samedi et dimanche pour organiser d'autres actions,» ajoute la co-fondatrice. Constitué de 14 personnes dont 3 hommes, ce collectif a pour but l'organisation de sessions de sensibilisation autour du thème des violences faites aux femmes et de la lutte contre la culture du viol. Le harcèlement dans l'espace public est au cœur des actions de ces activistes. Le collectif a pour l'instant mis en suspens les autres actions et s'est entièrement dédié à cette campagne contre le harcèlement. L'objectif est clairement affiché : s'assurer qu'un grand nombre de personnes s'approprient ces Hashtags et organisent à leur niveau des actions similaires. "Nous souhaitons prendre langue avec toutes les organisations féministes qui existent au Maroc pour travailler ensemble sur la question du féminisme dans notre pays et sur les attaques que subissent les Marocaines au quotidien", conclut Laila Slassi.