Ce 6 novembre 2018, la Marche verte a 43 ans. Le 18 décembre 1975, en réponse à cette Marche pacifique dans laquelle 350 000 Marocaines et Marocains se sont lancés vers le Sahara pour revendiquer la marocanité du territoire, le président algérien de l'époque, Houari Boumediene ordonne l'expulsion, d'un seul coup, de 45 000 familles marocaines. 43 ans plus tard, les plaies sont toujours ouvertes. (Eclairage) C'est en octobre 1975 que Feu SM Hassan II a prononcé un discours annonçant le lancement de cette Marche pacifique. "Les portes du Sahara nous sont juridiquement ouvertes, tout le monde a reconnu que le Sahara nous appartient depuis la nuit des temps. Il ne nous reste donc qu'à occuper notre territoire. (…) La question du Sahara concerne tous les Marocains. Nous ne possédons pas la bombe atomique, nous ne possédons pas des fusées, mais nous avons suffisamment d'armements et de forces pour engager la lutte armée et pourtant nous avons choisi la marche pacifique", a dit Feu SM Hassan II dans son discours. Mais, outre le fait d'être une date propice à la remémoration d'un évènement historique, l'année 1975 c'est aussi celle de l'expulsion arbitraire de 45 000 familles marocaines par le régime algérien. L'expulsion, réponse d'Alger à la Marche verte A l'occasion de cette fête nationale, certains se souviennent encore de l'expulsion arbitraire et inhumaine de 45.000 familles marocaines par les autorités algériennes. Un événement douloureux ayant marqué leurs vies à jamais. Ces familles expulsées se sentent trahies pour des motifs politiques par le pays pour lequel elles ont combattu et sacrifié leur vie pour sa libération du joug du colonialisme. En effet, le 18 décembre 1975, en réponse à la Marche verte du peuple marocain un mois plus tôt, durant laquelle 350 000 Marocaines et Marocains ont marché vers le Sahara, brandissant drapeaux marocains et Corans pour revendiquer la marocanité du territoire, le président algérien de l'époque, Houari Boumediene ordonne l'expulsion massive de Marocains, emmenés à la frontière, manu militari, pour être expulsés vers le Maroc. Des drames familiaux Cette expulsion ne doit pas être confondue avec la reconduite à la frontière. Elle n'avait pas pour but de mettre fin à un séjour irrégulier mais d'éloigner des familles marocaines, installées depuis des générations en Algérie, comme si leur présence constitue une menace grave pour l'ordre public. Le problème, c'est que ces expulsions, d'un seul coup, se sont déroulées en pleine célébration de l'Aïd Al Adha, fête religieuse sacrée célébrée par les musulmans du monde. Quarante-trois ans plus tard, les plaies sont toujours ouvertes. Des hommes ont été séparés de leurs filles et fils et de leurs femmes; des mamans de leurs enfants et de leurs époux. Si l'incident n'est que le cumul de plusieurs différends entre les deux pays voisins, l'expulsion des familles marocaines, dont les souvenirs diffèrent d'une personne à l'autre, a impacté la vie de plusieurs milliers de Marocains qui considéraient jusque-là l'Algérie comme leur deuxième pays. Un devoir de mémoire Mais, outre le fait d'être une date propice pour faire revivre les grands moments des épopées nationales ayant marqué l'histoire du combat mené héroïquement par le Souverain et le peuple marocain...Beaucoup de gens se souviennent encore des souffrances endurées par les 45.000 familles marocaines victimes de l'expulsion arbitraire et inhumaine par les autorités algériennes et la confiscation de leurs biens. Ces familles, qui étaient installées en Algérie depuis plusieurs décennies en toute légalité, ont été chassées du pays qui était considéré comme le leur dans des conditions inhumaines, laissant derrière eux une partie de leur famille et tous leurs biens. Aucun procès n'a jamais eu lieu sur ces expulsions, ni de réparation aux victimes, ni non plus de reconnaissance du drame. Oubliée dans les archives, les livres et les manuels d'histoire, l'expulsion de Marocains par les autorités algériennes reste vive dans la mémoire et l'imaginaire des familles marocaines. Une marche pour l'histoire et la mémoire Le 23 octobre 1975, le premier convoi de marcheurs prend position à Tarfaya. Le 6 novembre au petit matin, la Marche Verte, ou opération Fath est lancée : Un cortège de 350.000 Marocains s'ébranle dans le désert pour une marche qui durera plusieurs jours. « Cela correspond au nombre de naissances annuelles au Maroc », a expliqué Feu SM Hassan II. « J'ai pensé qu'il m'était permis d'engager la moisson solennelle que Dieu nous donne pour ramener à la Patrie une terre que nous n'avons jamais oubliée», a-t-il dit . Munie de la seule foi en la justesse de sa cause et brandissant le Livre Saint et le drapeau national, une marée humaine de 350.000 volontaires civils, en provenance de toutes les régions du Royaume, a répondu de manière spontanée à l'appel lancé par Feu Hassan II et convergé vers Tarfaya. Journée historique, le 6 novembre fut un événement distingué de l'Histoire du Maroc, car il a permis aux Marocains de libérer leur Sahara avec pour seules armes le livre sacré du Coran, la foi et le drapeau national. Ce qui fut fait sans que la moindre goutte de sang ne soit versée et quarante-trois ans après, le Sahara jouit toujours des bienfaits de la réunification et le peuple marocain reste armé du même patriotisme et du même engagement pour stopper net les manœuvres des détracteurs de son intégrité territoriale. Cette marche populaire a permis d'initier une dynamique qui ne s'est jamais démentie depuis lors. Sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, les provinces sahariennes ont, en effet, franchi une nouvelle ère à la faveur du nouveau modèle de développement global initié par le Souverain. Dans la même optique, il convient de mentionner l'ambitieux projet de la régionalisation avancée fondée sur une implication directe des citoyens dans les prises de décision et dans la conduite des actions visant son propre épanouissement sociopolitique, culturel et économique.