La Kasbah de Chefchaouen est l'un des monuments les plus visités du Nord. Cette forteresse fondée par le prince Moulay Ali Ben Rached 1471 (876 de l'Hégire), un des petits fils du grand maître soufi Moulay Abdeslam Ben Mchich, pour repousser l'évolution des forces ibériques dans la région a joué rôle important dans la résistance… Retour sur le passé glorieux de ce patrimoine historique et culturel de la perle bleue dans ce numéro de Kan Ya Mkan. Au cœur des montagnes du Rif se dresse fièrement la Casbah de Chefchaouen, sous la protection des forêts. Bâtie initialement sur la rive gauche de Ras El Ma avant pour servir de caserne militaire et résidence du prince avant de la déplacer sur la rive droite du Cap de l'eau pour profiter davantage des fortifications naturelles et de la proximité des sources d'eau. En effet, son emplacement stratégique servit à ralentir l'avancée des troupes espagnoles, au Nord, après s'être emparées de Tamuda puisqu'ils mirent 7 années avant d'atteindre Chefchaouen et établir la garnison et les soldats à la Kasbah. Des années plus tard, l'occupation espagnole démolit le tiers de la forteresse pour construire l'hôtel Parador, réaménage les jardins andalous à l'image des célèbres jardins Generalife de l'Alhambra de Grenade en faisant appel à l'architecte et conservateurs des jardins historiques Francisco Moreno et enfin assure la valorisation du monument en 1920. Les années 50, une période tumultueuse pour la Qasaba de Chaouen La Casbah sera convertie en souk hebdomadaire avant de retrouver ses lettres de noblesse à partir des années 80 avec la création en 1985 du musée ethnographique qui renferme une riche collection de pièces d'art populaire relatives aux tribus berbères arabisées de Chefchaouen à savoir les «Les Khemas», «Ghomara» et «Ghezaouas», la création d'une galerie d'exposition bâptisée «Al Sayeda El Horra» (au nom de la fille de Moulay Ali Ibn Rached) ainsi que d'un théâtre en plein air.