Le mois sacré du Ramadan est toujours l'occasion pour toutes les publications, indépendamment de leur périodicité, de se mettre au goût de cette période propice au recueillement et à la spiritualité. La lecture est généralement l'activité la plus prisée. Dans ce sens, nous avons choisi de faire un voyage à travers l'Histoire des régions du Royaume en dressant le profil à travers le temps d'un certain nombre de villes marocaines. L'histoire du Maroc qui remonte à plus de douze siècles se révèle être l'une des plus riches et des plus fécondes que l'humanité ait connues. Nous commencerons durant ce mois sacré par le circuit des villes impériales en évoquant certaines de leurs particularités historiques, architecturales et urbanistiques. Il en sera ainsi des principales étapes qui ont marqué l'itinéraire à travers le temps des villes des seize régions du royaume. Ouarzazate, en amazigh, War-Zazat signifie «sans bruit». Située à la rencontre des vallées de oued Ouarzazate et de l'oued Dades. Ouarzazate évoque à la fois les contreforts sud du Haut Atlas et la proximité du désert. Le symbole de la ville est la kasbah Taourirt qui a appartenu au Pacha El Glaoui et qui aurait été bâtie vers le milieu du XVIIIe siècle. Fondée en 1928 par la puissance coloniale française, elle a longtemps été une ville de garnison. Sur le plan militaire elle a servi de base d'aviation contre la fameuse tribu des Ait Attas qui ont combattu farouchement contre les troupes d' Henri de Bournazel, tué au Maroc en 1933. Aujourd'hui la ville d'Ouarzazate est en plein essor sur les plans touristique et cinématographique. Elle est en particulier l'un des sites marocains les plus prisés par les réalisateurs de cinéma. Y ont été ainsi tournés, partiellement ou entièrement : Cent mille dollars au soleil, Lawrence d'arabie, Kundun, Gladiator, Alexandre le Grand, Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre, La Momie, Kingdom of Heaven, Babel etc. Ses innombrables « Casbah » casbahs en pisé, des montagnes, des plaines arides, des vallées et oasis verdoyants, des palmeraies et des villages de terre rouge ou ocre font le charme de cette région et lui donnent son attrait touristique. Les gorges, la vallée et l'oued du Todra Les gorges de Todra : sont des falaises hautes (300 m) et étroites. Vallée de Todra : une oasis qui se déroule comme un ruban de verdure au milieu d'étendues désertique, sur une longueur de 20 kilomètre et une largeur moyenne de 1 à 2 kilomètre. L'oued de Todra : il change de nom dans sa partie inférieure et prend celui du district qu'il traverse, le ferkle, avant de se jeter dans le chéris. L'oued todra descendant du grand Atlas ne manque jamais d'eau, tout au moins dans sa moyenne vallée. Habitats de la vallée de todra : La vallée de Todra conserve un patrimoine architectural remarquable à plusieurs égards, en particulier par son harmonieuse intégration aux paysages dans lesquels il s'insère. Celui-ci comporte une quarantaine de Ksar et Casbahs ayant des proportions et des volumes variables mais la vie quotidienne qui s y déroule est caractéristique et dénote une identité séculaire. Ces villages fortifiés (Ksour) et casbahs s'échelonnent le long des deux rives de l'oued todra de la haute à la basse vallée. La vallée et gorges de Dades La vallée du Dades, route des mille casbahs. Coincé entre le jbel Sarho et le massif du Haut-Atlas, l'oued Dadès serpente dans un paysage aride et désertique pour réussir à alimenter une série d'oasis. Parmis ses nombreuses casbahs celles d'el Kabbaba, Dar Aïchil, Dar Aït Souss,Amerhidi. Les gorges du Dades : une rivière froide coule au fond de la gorge. Les couleurs vert et ocre dominent le paysage. La vallée du Drâa La vallée du Drâa : Le fleuve Drâa a donné naissance à une immense oasis de prés de 200 Km de long au pied de l'Anti-Atlas. Cette vallée aux portes du désert fut longtemps convoitée par les nomades, et les habitants du Drâa durent fortifier leurs demeures (casbahs) et leurs villages (Ksour). De Agdz à Zagora, huit palmeraies se succèdent. Leur fraîcheur tranche avec le site rocailleux qui les entoure. Tout au long de la vallée du Drâa se dressent de beaux monuments construits en terre, ksour avec leurs remparts ou casbah aux tours carrées à créneaux, finement dentelées. De petites ouvertures, souvent triangulaires, font office de meurtrières. Sur les berges du fleuve, on cultive céréales, henné et légumes dans la vallée, des lauriers-roses, des palmiers et des tamaris . Tamnougalt : Impressionnante casbah qui, malgré son état de délabrement intérieur, a gardé son allure de forteresse de l'ancienne capitale de Mezguita. En contrebas, Palmeraie et Ksour intéressants que les habitants continuent à entretenir selon les techniques traditionnelles. la palmeraie d'Amzrou : à deux kilomètres de Zagora, où de très Beaux vergers, ceinturés par de hauts murs les protégeant des tempêtes de sable, cèdent progressivement la place aux premières dunes du désert. D'autres dunes de sable se dressent à Merzouga, un village à une trentaine de kilomètres d'Erfoud, chef-lieu du Tafilalet, une des étendues de sable les plus vastes du monde. Les acacias : A mi-chemin d'Agdaz dans la vallée de Draa est la localité d'Ait Saoun. Ici le sol offre un arbre typique qu'on trouve nulle part dans la vallée à savoir l'Acacias qu'on est habitué à voir dans la savane de l'Afrique tropicale. C'est un arbre à fleurs odorantes jaunes, disposées en grappes, croissant dans les régions chaudes. La vallée de M'goun : buissons de roses à parfum Elle se situe entre Boumalne et Skoura et constitue une partie intégrante de l'amont de la grande vallée de Dadès à 1586 mètres d'altitude. La particularité de ce site réside dans les cultures et les jardins qui y sont irrigués par les eaux courantes de l'oued. Il s'agit d'un enclos de buissons de roses à parfum qui s'épanouissent au mois de Mai donnant lieu à une festivité aux caractères folklorique, économique, touristique et culturel. La palmeraie de Skoura La palmeraie de Skoura est à une quarantaine de kilomètre de Ouarzazate en aval de la vallée de Dadès à 1188 mètre d'altitude entre le Haut Atlas, Anti-Atlas et la vallée du Dadès, réputée pour ses oliviers et son huile. Les foggaras amènent l'eau des montagnes pour l'irrigation de la palmeraie qui offre la fraîcheur de l'oasis, dédale de jardins luxuriants à l'ombre des palmiers dattiers, grenadiers, figuiers, amandiers, damiers de céréales. Ben Moro et d'Ameridil sont parmi les nombreuses kasbas de l'oasis. Tiznit : point de départ des Almoravides Avec ces joyaux bijoux d'artisanat marocain, Tiznit couvre plusieurs paysages artistiques, touristiques et artisanaux tels que : Mirleft, Tafraout, Aglou, Sidi Ifni. Tiznit plus exactement de la medersa El Ouaggaguia à Aglou, est le point de départ de la fondation de la dynastie des Almoravides. Elle est aussi la ville de la célèbre zaouia de Sidi Ahmed ou Moussa auquel le Sultan Saadi Abdellah El Ghalib rendit visite. L'histoire de la région est aussi liée à l'importance particulière qui lui a été accordée par les Sultans Alaouites. Moulay Hassan premier s'est rendu à Tiznit deux fois, en 1882 et en 1886. Les remparts de la ville furent de son œuvre. Parmi les monuments qui caractérisent la ville de Tiznit, on trouve le palais du Khalifa (Qasr el khalifi) qui abritait le représentant du Sultan, la place du Méchouar et la grande mosquée. L'enceinte de Tiznit est une ligne de remparts de 7 km de long et 8 m de haut flanquée de tours au nombre de 56 et percée par cinq portes historiques qui sont : Bab Aglou, Bab el Khemis, Bab Targa, Bab el Maader et Bab Oulad Jerrar .L'ensemble de ces portes est de tradition alaouite et rappelle très fortement celles de la ville d'Essaouira. Les matériaux mis en œuvre utilisés sont le pisé et le moellon. Pour les ouvertures des portes on a eu recours à la pierre taillée. Taroudant : Une légende royale ! L'origine du nom amazigh Taroudant est énigmatique. Certaines légendes l'associent à une princesse syrienne qui s'est installée dans la région et qui portait le nom de « la Reine Roudana ». D'autres l'expliquent par la phrase amazigh « Taroua ddante » qui veut dire « Les enfants ont été emportés (par l'eau) » que cria une femme qui faisait sa lessive au bord du fleuve quand les crues emportèrent ses enfants! Située dans la vallée du Souss, Taroudant est entourée par deux chaînes de montagnes, le Haut-Atlas au nord et à l'est, l'Anti-Atlas au sud ; à l'ouest, la plaine s'ouvre sur l'atlantique. Cette vallée fertile est traversée par l'oued Souss qui longe la ville. La province de Taroudant a, sur son territoire, le Mont Toubkal, la plus haute montagne d'Afrique du nord (4.167m), en amazigh, Adrar N'Dern. C'est l'une des villes les plus anciennes du Maroc. Elle fut un poste avancé de l'armée Romaine portant le nom de Vala, dans la zone gétule (zone au sud de la maurétanie tingitane, hors du contrôle de Rome) et de ce fait a connu une lutte sans merci contre l'occupation romaine. Taroudant est au XIe siècle la capitale d'un petit royaume chiîte (royaume des Bajjalis). Annexée par les Almoravides en 1056, indépendante sous les Almohades, elle est détruite en 1306 par les Mérinides. Elle connait son apogée au XVIe siècle sous l'influence de Mohammed ech-Cheikh fondateur de la dynastie Sâadienne qui en fait sa capitale et une base pour ses offensives contre les Portugais installés à Agadir. Elle devient alors un centre caravanier important, célèbre pour l'abondance et la qualité de ses marchandises : sucre, coton, riz, etc.Comme toute la région, Taroudant a souffert de la fermeture du port d'Agadir, à partir de 1760. Elle s'est repliée derrière ses remparts jusqu'en 1912, date à laquelle le rebelle El-Hiba Bin Ma'a El Aïnine fit de la ville le centre de sa résistance à l'armée française jusqu'en 1914. La population de Taroudant est réputée fière et frondeuse. Taroudant est cependant connue pour son sens de l'accueil et l'amabilité de ses commerçants.