A l'heure où le monde se soulève et condamne sévèrement et à l'unanimité le harcèlement des femmes , la loi 103-13 sur les violences faites aux femmes entre enfin en vigueur au Maroc ce mercredi 13 septembre ! Il aura fallu des années de palabres et plus de trois ans de débat parlementaire pour qu'elle voit le jour. Toutefois, « cette loi a été votée dans l'indifférence générale », déplore Rabéa Naciri, invitée de cette édition de Confidences de presse. Une indifférence qui dénote du peu d'intérêt qu'accorde notre société à ce phénomène. Rappelons que Rabéa Naciri, professeur universitaire à la faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat et membre fondatrice de l'ADFM (Association Démocratique des Femmes du Maroc). Militante de longue date, elle est une parfaite connaisseuse de la réalité des droits des femmes au Maroc. Pour elle, la violence faite aux femmes est un indicateur de l'état d'une société. Selon cette militante, ce mal qui attaque notre société n'est malheureusement pas considéré à sa juste importance. « Les responsables ne considèrent pas la violence à l'encontre des femmes comme un problème de société », fait-elle remarquer. Il faut savoir que la loi 103-13 apporte un certain nombre de nouveautés. Elle durcit les peines en augmentant les amendes et les durées d'emprisonnement à l'encontre de toute personne reconnue coupable de violence, de harcèlement sexuel, de diffamation, d'injures sur une personne en sa qualité de femme. Encore faut-il que les femmes victimes aillent déposer plainte. Un pas que très peu de femmes marocaines osent faire, à cause du regard de la société et des difficultés pour le faire. Pour Rabéa Naciri, les Marocaines ont appris à vivre en essayant de contourner le problème et en construisant des murs invisibles dans les espaces urbains. Pour écouter l'intégralité des explications de Rabéa Nacira, 2m.ma vous propose le Replay de cette édition.